Maroc : Nouvelle technique utilisée par les narcotraficants. De la drogue à l'intérieur des jerrycans

Les narcotrafiquants viennent d’utiliser une nouvelle technique très originale qui consiste à remplir de grosses quantités de cannabis des jerricans pleins de carburant afin de les faire passer par les frontières avec surtout la complicité des réseaux de contrebande.
Cette technique a été dévoilée par les gardes-frontières de Bab El-Aâssa (Tlemcen) relevant du 1er GGF de la Gendarmerie nationale, lors d’une opération exécutée par ces derniers au niveau de la frontière algéro-marocaine, plus exactement au lieu-dit « Ghar Lebyadh ». Ici, le 11 septembre dernier, les GGF de ladite wilaya ont réussi à intercepter, lors d’une embuscade tendue aux contrebandiers de carburant, un convoi constitué de plusieurs dizaines d’ânes, qui transportaient des dizaines de jerricans remplis de carburant. Lors de cette opération, les gardes-frontières croyaient que les jerricans en question sont remplis de carburant, souvent utilisés par les contrebandiers pour acheminer le carburant algérien vers le Maroc. Toutefois, les GGF étaient surpris lorsqu’ils étaient en train de vérifier de ce que les jerricans contenaient. En fait, lors de la fouille, les GGF ont découvert 120 plaquettes de drogue dissimulées à l’intérieur de 120 jerricans de carburant pour un poids total estimé par les gendarmes à 57 kg de drogue. 
C’est la première fois que les gardes-frontières de la Gendarmerie nationale font face à cette technique très originale. D’habitude, les GGF interceptent soit des jerricans qui contiennent uniquement du carburant, soit des véhicules ou camions chargés de tonnes de drogue. Cependant, cette fois il s’agit d’un nouveau mode opératoire exécuté par les narcotrafiquants avec, gravement, la complicité des contrebandiers. Ce qui nous amène à signaler qu’une connexion est en train de se planifier entre les réseaux de trafic de drogue et ceux de la contrebande de carburant. Un autre danger qui va peser lourdement sur la sécurité et la stabilité des frontières algériennes. Aussi, cette connexion, qui sans doute va s’étaler dans les prochains mois, sera un autre défi sérieux pour les GGF. 
Devant cette nouvelle forme de menace, les GGF ont accentué leurs efforts, déjà importants, afin de parer à d’éventuelles tentatives similaires de la part des réseaux de trafic de cannabis. Faut-il le rappeler, les GGF de Tlemcen ont réussi à saisir plus de 40 tonnes de drogue depuis le 1er janvier passé. En plus de ces chiffres qui témoignent d’une montée fulgurante du trafic de drogue à nos frontières, les gendarmes ont pu récupérer, cette fois au niveau national, plus de 80 tonnes de kif traité et ce, entre janvier et août 2013. Par ailleurs, les réseaux de drogue d’origine marocaine ont intensifié leurs activités ciblant beaucoup plus l’Algérie qui, désormais, est devenue un pays important pour eux. Ainsi par ces chiffres, il est clair que notre pays sera considéré comme un pays consommateur de drogue et non pas transitaire de ce poison. La preuve, selon la Forem, l’Algérie a enregistré en 2012 plus de 300 000 toxicomanes, qualifiant la situation de catastrophique. Autrement dit, depuis l’indépendance en 1962, jamais l’Algérie n’avait recensé autant de consommateurs de cannabis parmi sa population. Le pire c’est que ce chiffre sera revu à la hausse d’ici les cinq prochaines années, du moment que de nouveaux profils de personnes s’adonnant à la drogue viendront élargir la longue liste des toxicomanes. Il ‘agit des femmes dont le nombre ne cesse d’augmenter d’année en année.

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