Le RF Kennedy Center dénonce les violations des droits de l’Homme au Sahara occidental

Connu pour ses prises de positions intransigeantes sur la situation prévalant au Sahara occidental, l’ONG américaine Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’Homme a exprimé son indignation devant la violation continue des droits de l’Homme des Sahraouis par le gouvernement marocain. Le RF Kennedy Center soutient que la communauté internationale a la responsabilité de protéger les Sahraouis contre ces « violations systématiques».
« Le gouvernement marocain continue de violer les droits respectivement à la vie, à l’intégrité personnelle, à la liberté d’expression et de réunion ainsi qu’au droit à des procès équitables des Sahraouis », souligne cette ONG dans son nouveau rapport publié vendredi à Washington. « La situation exige non seulement une présence permanente de l’ONU, mais aussi un mandat clair pour les droits de l’Homme afin de ne plus permettre la poursuite de telles violations et d’envoyer un message clair au Maroc que la communauté internationale ne tolère pas ces violations », a déclaré le directeur des Partenaires des droits de l’Homme de RFK Center, Santiago Canton, à l’occasion de la publication de ce rapport. 
La communauté internationale, a-t-il poursuivi, a la responsabilité de protéger les Sahraouis de ces «violations systématiques». A ce propos, cette organisation américaine a réitéré son «regret» que le Conseil de sécurité de l’ONU n’ait pas introduit, en avril dernier, un mandat de surveillance des droits de l’Homme dans les prérogatives de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso), et ce, malgré les recommandations du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, du Secrétaire général Ban Ki-moon et de plusieurs organisations de la société civile, dont RFK Center, Amnesty International et Human Rights Watch. 
Dans ce sens, le rapport de RFK Center constate que depuis le renouvellement, en avril dernier, du mandat de la Minurso sans un instrument de surveillance des droits de l’Homme, les actes de « violations systématiques » commis « sans relâche » par les forces de sécurité marocaines contre la population sahraouie ont continué « sans une réaction efficace » de la communauté internationale. 
Citant le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’Homme (Codesa), il précise qu’il y a actuellement 59 prisonniers politiques, dont 17 défenseurs des droits de l’Homme, dans les prisons marocaines. Outre les prisonniers politiques, qui « endurent des conditions déplorables durant leur incarcération », le rapport note que, depuis avril dernier, quatre détenus sahraouis de droit commun sont morts à la prison d’Aït Melloul en raison des mauvaises conditions d’incarcération, des mauvais traitements et du manque de soins médicaux, tandis qu’un prisonnier politique sahraoui a entamé une grève de la faim en août dernier pour protester contre l’agression physique et verbale flagrante dont souffrent les prisonniers politiques sahraouis dans le système carcéral marocain. 
Par ailleurs, l’ONG américaine rapporte, dans les détails, plusieurs cas d’oppression et de violation perpétrés, rien qu’en août 2013, par les forces marocaines contre les Sahraouis, dont plusieurs ont été arrêtés et poursuivis en justice, sans procès équitable, pour avoir exercé leurs droits de réunion et de liberté d’expression et revendiqué le droit à l’autodétermination. Affirmant que le soutien de la communauté internationale est « impératif », RFK Center indique que le Parlement européen va voter, mardi prochain, le rapport sur les droits de l’Homme au Sahara occidental élaboré par l’eurodéputé britannique Charles Tannock, qui avait été chargé par ce Parlement d’élaborer un rapport sur la situation des droits de l’Homme au Sahel et au Sahara occidental. Après ce vote devant la commission des Affaires étrangères du Parlement européen, il sera adopté d’ici fin octobre. Se basant sur la version préliminaire de ce rapport européen, RFK Center souligne qu’il est attendu que la version finale fasse la lumière sur les violations flagrantes et persistantes des droits de l’Homme des prisonniers politiques sahraouis, ainsi que de la privation du droit à la liberté d’expression et de réunion des manifestants sahraouis. 
Sur un autre plan, l’ONG américaine rappelle que le Maroc est, pourtant, signataire de plusieurs traités internationaux relatifs aux droits de l’Homme, dont, notamment, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Convention internationale pour la protection des personnes contre les disparitions forcées ainsi que la Convention contre la torture et autres traitements cruels.

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