Sahara Occidental : Amnesty réclame de nouvelles enquêtes sur les «disparitions forcées»

Amnesty International a réclamé l’ouverture de nouvelles enquêtes «indépendantes, impartiales et approfondies» sur «les centaines de cas de disparitions forcées» au Sahara Occidental, après la découverte des corps de huit personnes qui auraient été exécutées en 1976. Une équipe d’experts espagnols a annoncé, mercredi, avoir identifié à l’aide d’examens médico-légaux huit Sahraouis «arrêtés en février 1976 par une patrouille militaire marocaine», indique l’ONG basée à Londres dans un document transmis à l’AFP. 
Ces personnes, parmi lesquelles deux enfants, ont été «exécutées sur place par arme à feu, avant d’être enterrées dans deux tombes de faible profondeur», poursuit Amnesty, citant les conclusions de l’enquête menée par les mêmes experts dans cette zone du Sahara sous contrôle des indépendantistes du Front Polisario. Dans son texte, l’ONG souligne que seules quatre des huit victimes ont fait l’objet de recherches de la part du Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH), dans le cadre des travaux de l’Instance équité et réconciliation (IER) mise en place en 2004 par le roi pour faire la lumière sur les violations de droits de l’Homme lors des décennies précédentes. 
«Les nouvelles informations révélées par l’équipe d’experts médico-légaux montrent les limites du travail de l’IER et du CCDH pour établir la vérité sur les centaines de disparitions forcées (…) ainsi que la nécessité de mener de nouvelles enquêtes indépendantes, impartiales et approfondies», enchaîne Amnesty. Contacté par l’AFP, un responsable du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), qui a pris la suite du CCDH, a indiqué ne pas «disposer pour l’instant de tous les éléments». «Le CNDH ne peut donc pas se prononcer», a-t-il ajouté sous couvert d’anonymat. Lors d’une conférence de presse aujourd’hui vendredi à Rabat, Ghalia Djimi, vice-présidente de l’ASVDH, une ONG sahraouie, s’est de son côté dit «convaincue» d’une «absence de volonté de la part de l’Etat marocain pour enquêter» sur les disparitions forcées. 
Le Sahara Occidental est une ex-colonie espagnole contrôlée par le Maroc depuis les années 1970. Une mission des Nations unies (Minurso) est chargée de surveiller le cessez-le-feu instauré en 1991 avec le Front Polisario. Dans son rapport, Amnesty International suggère de recourir aux «mécanismes existants des Nations unies», dont la Minurso, «pour aider à résoudre ces affaires de disparitions forcées».

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