Intégré il y a une dizaine d’années dans l’index MSCI (Morgan Stanley Capital International) des pays classés comme émergents, le Maroc vient d’y être éjecté pour être reversé dans une case plus bas dans le Frontier Market. Selon les analystes des places boursières, ce sont les mauvais résultats de la Bourse de Casablanca qui ont entraîné l’exclusion du Maroc de l’index MSCI Emerging Markets.
D’après les mêmes analyses, une telle décision risque de réduire fortement l’intérêt des investisseurs internationaux pour le marché boursier marocain dont ils détiennent 28% et qui est fortement menacé par l’impact négatif de la crise financière qui sévit en Europe, continent qui regroupe les principaux partenaires commerciaux du royaume. Ce déclassement du Maroc par l’index boursier mondial prendra effet en novembre 2013.
«L’indice MSCI Maroc n’a pas réussi les critères de liquidité des marchés émergents depuis plusieurs années et cette tendance à la baisse de la liquidité n’a montré aucun signe de retournement», explique, dans un communiqué, le cabinet MSCI pour justifier sa décision. MSCI ajoute que «les réactions des investisseurs institutionnels internationaux soulignent que l’indice MSCI Maroc est actuellement plus en ligne avec la taille et les besoins de liquidité des marchés frontières (MSCI Frontier Markets) et que le reclassement entraînerait un indice plus représentatif».
Avec l’Afrique du Sud et l’Egypte, le Maroc était jusqu’à aujourd’hui le seul pays africain inclus, il y a une dizaine d’années, dans l’indice MSCI des marchés émergents (MSCI Emerging Markets) mais avec un poids très faible et seulement trois valeurs boursières. Selon les analystes boursiers, le Maroc va perdre en termes de visibilité sur les marchés internationaux et les investisseurs étrangers risquent d’abandonner le train en marche, ce qui pourrait impacter négativement le projet de mise en place de Casablanca Finance City.
DÉFICIT COMMERCIAL AU MAROC : Toujours de mal en pis
Le déficit commercial du Maroc s’est aggravé de 10,2 % en 2012 pour s’établir à 201,47 milliards de dirhams (1 euro= 11,17 DH) contre 182,77 Mds de DH en 2011, représentant 24 % du Produit intérieur brut (PIB) contre 22,8 % en 2011, a annoncé jeudi l’Office marocain des changes (OC) dans un rapport provisoire du commerce extérieur pour l’année écoulée. L’office des changes a expliqué cette situation essentiellement par le déficit structurel de la balance énergétique qui a atteint -99,20 Mds de DH en 2012 conjugué au déficit relevé au titre des produits finis d’équipement, soit -45,909 Mds de DH, lesquels représentent, à eux seuls, 72 %.
Les transactions sur marchandises avec l’extérieur ont porté en 2012 sur une valeur de 570,77 Mds de DH
contre 532,76 Mds de DH en 2011, en accroissement de 7,1%, a précisé l’Office des changes, ajoutant que le taux de couverture des importations par les exportations s’était établi à 47,8 % contre 48,9 % en 2011. Cette hausse est imputable à l’augmentation de 7,9 % des importations (386,12 Mds de DH contre 357,77 Mds de DH) contre une évolution de 5,5 % des exportations, soit plus de 184,65 Mds de DH contre 174,99 Mds de DH, a relevé la même source.
La hausse des importations est imputable à l’augmentation de la facture énergétique (+17,9 %), suivie des produits finis d’équipement (+6,9 %), note le rapport qui souligne que les importations par principaux produits font apparaître la prédominance des produits énergétiques (pétrole brut avec 9,7 %, gasoils et fuel-oil avec 9,6 % et gaz de pétrol avec 5,2 % et du blé (3,1 %).
Quant à l’augmentation des exportations, l’OC indique qu’elle est dûe principalement à la hausse des ventes de produits finis de consommation (+17,9 %) et des produits énergétiques (+60,6 %) en précisant que la structure des exportations a été prédominée par trois groupes de produits, à savoir les demiproduits (28,3 % contre 30,8 %), les produits finis de consommation (24,3 % contre 21,8 %) et les produits alimentaires (16,5 % contre 16,4 %).
Selon l’office, la répartition géographique des échanges commerciaux du Maroc avec l’extérieur demeure inchangée avec la prépondérance de l’Europe, soit 61,8 % contre 59,6 % du total des échanges en 2011 (59 % à l’importation et 61,8 % à l’exportation). L’Asie vient en seconde position avec 21 % (23,8 % à l’importation et 15 % à l’exportation), suivie de l’Amérique et de l’Afrique avec des parts respectives de 12 % et 6,5 % et de l’Océanie dont la part est restée faible avec 0,2 % des échanges.
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