La chance d'être voisin de l'Algérie

En 40 ans, le peuple du Sahara Occidental a connu toute sorte de trahisons. L’Espagne en tête avec sa signature du Traité illégal de Madrid du 14 Novembre 1975 acceptant le retrait et le partage du Sahara Occidental entre le Maroc et la Mauritanie. 
En 1983, le défunt guide libyen, premier soutien de la cause sahraouie, lui tournait le dos pour signer une union fictice avec le Maroc. Après le traité d’Oujda, même l’aide humanitaire destinée aux réfugiés sahraouis a été bloquée par Gadhafi.
En 2004, avec l’élection de José Luis Zapatero, le gouvernement espagnol ravivait la trahison de Madrid avec un soutien indéfectible à la proposition d’autonomie marocaine en vue de l’imposer au Conseil de Sécurité comme seule solution.
L’ancien Secrétaire Généra de l’ONU, Perez de Cuellar, a succombé à la tentation du titre de président honoraire du Holding royal ONE et soutenu l’élargissement du corps électoral aux colons marocains. Son successeur, Bouthrous Ghali, sera récompensé par la France avec le poste de président de l’Organisation de la Francophonie. 
Seule l’Algérie a résisté à toutes les tentations. Durant quatre décades du conflit sahraoui caractérisées par de fortes secousses, l’Algérie est restée fidèle à son principe de soutien au droit à l’autodétermination au Sahara Occidental en temps que territoire non-autonome et en tant que problème de décolonisation. Ni les offres marocaines, ni la dramatique situation traversée pendant la décennie noire n’ont ebranlé la position du pays du million et demi de martyrs. 
Aujourd’hui, consciente du fait que toute solution du conflit du Sahara Occidental non approuvée par le peuple sahraoui est vouée à l’échec, l’Algérie maintient la défense de la légalité internationale. Les algériens savent pertinemment que tout arrangement sur le dos des sahraouis ne peut avoir que des conséquences désastreuses pour la région. Une sécurité et une stabilité sur les cadavres des sahraouis n’est qu’une illusion marocaine.
La récente réaction de Rabat suite à la proposition américaine prévoyant la supervision des droits de l’homme constitue une preuve de plus que toute normalisation des relations avec le Maroc, y compris l’ouverture des frontières, passe nécessairement par la solution du conflit sahraoui. Le dernier rapport du Secrétaire Général Ban Ki-moon va dans ce sens. « La persistance du conflit entrave l’intégration plus poussée du Maghreb », a-t-il dit, avat d’ajouter qu’il « a bon espoir que les progrès sur ce front aideront à renforcer la confiance entre les parties et fourniront un contexte propice au règlement du conflit sahraoui ».
L’adage dit « le voisin avant la maison ». L’Algérie est certainement le voisin dont les sahraouis avaient besoin pour défendre leurs droits. 
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