La posture du roi lâche et perfide est devenue ces derniers temps très inconfortable. Lui qui n’a pas arrêté de lancer son venin sur l’Algérie, son peuple et son armée, allant jusqu’á instrumentaliser le MUJAO dans le rapt de nos diplomates au Malim se retrouve tout á coup bien isolé.
Le royaume de l’émir des débauchés est devenu le pays d’accueil par excellence de tous les ratés de la politique et autres larbins des Occidentaux. Les rencontres se multiplient à Paris entre les agents du Makhzen et les mercenaires du sang et de la politique, traîtres de ma patrie, allant du criminel Dehina au diplomate boulanger Zitout. Il est étonnant de constater à quel point les félons et traîtres se lient pour la même cause et l’on se dirige tout droit vers une véritable Internationale de la trahison, celle des fous du roi et des dames de pique avec leurs valets de Cour. Même l’organisation pro-américaine et proche des services américains a étalé le linge sale du roitelet du Maroc au grand jour en prolongeant le mandat de la Minurso, l’une des rares missions de maintien de la paix de l’ONU qui ne comprend pas de mandat d’observation de la situation des droits humains et de rédaction de rapports à ce sujet.
Le Maroc, qui revendique sa souveraineté sur le Sahara occidental et qui l’administre de facto, s’est longtemps opposé, avec le soutien de la France, à ce que la surveillance des droits humains soit incluse dans le mandat de la Minurso. Ce mandat viendra à échéance le 30 avril, mais il a été renouvelé sans interruption depuis que la mission a été créée en 1991. «Le Conseil de sécurité devrait mettre fin à l’anomalie qui veut que la Minurso mène des activités de déminage et des patrouilles frontalières, mais n’a aucun mandat pour rendre compte de la violence policière, des procès injustes ou des restrictions du droit de rassemblement auxquels sont systématiquement confrontés les habitants du Sahara occidental», a déclaré Philippe Bolopion, directeur du plaidoyer auprès de l’ONU à Human Rights Watch. Voilà la preuve que l’on est mieux servi que par les siens.
A vouloir jouer avec le feu, le roitelet de poche s’est brûlé les doigts, et pour mieux s’enfoncer, ce génie oublié par l’histoire n’a pas trouvé mieux que d’annuler une manœuvre militaire conjointe avec les USA. Fâché comme un gosse privé de sucette, il montre ses limites d’émir des khorotos. Ce coup-là, même Mozah ne peut rien pour lui surtout que d’après les échos, une guerre de harem fait rage entre elle et le harem de l’émir des débauchés. Et l’argent tant attendu du Qatar n’arrive pas, laissant le royaume dans un état de délabrement économique pathétique. Verrions-nous là les prémices d’un printemps agité au royaume du roitelet ?
Multipliant les absurdités, le ministère de l’Intérieur déclare que les violations des droits de l’homme sont plus courantes au nord du Maroc qu’au Sahara. C’est l’un des arguments utilisés par le ministère de l’Intérieur à la demande du cabinet royal, pour justifier l’opposition à la proposition US d’étendre le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme au Sahara… «Le conseiller du Roi Azziman a demandé au ministère de l’Intérieur de rédiger un rapport sur les violations des droits de l’homme au Maroc. Ce rapport a montré chiffres à l’appui que les violations des droits de l’homme sont plus fréquentes au nord du Maroc qu’au Sahara». Cette déclaration surprenante a été prononcée par le SG du Parti travailliste, Abdelkarim Benatiq, lors d’un débat mardi sur la chaîne de télévision Al Oula, rendant compte d’une réunion organisée par le cabinet royal à laquelle il avait assisté. Ce n’est certainement pas le meilleur argument pour convaincre la communauté internationale des soi-disant «avancées démocratiques» du royaume ces dernières années.
Ajoutons à cela, la levée de boucliers des organisations très liées à la Maison Blanche telles HRW qui déclare : «La mission de maintien de la paix au Sahara occidental aurait dû inclure depuis longtemps un mandat de surveillance des droits humains, qui améliorerait les mécanismes de protection des droits humains tout en dissuadant les parties en présence de déformer les allégations de violations pour servir leurs propres objectifs politiques», a conclu Philippe Bolopion. «Les membres du Conseil de sécurité ne devraient pas laisser passer cette opportunité historique d’aligner la Minurso avec les autres missions modernes de maintien de la paix, bâties sur l’idée que les droits humains font partie intégrante du travail de l’ONU». Régression du royaume du Maroc.
Depuis la semaine dernière, le Maroc ne peut plus se vanter de n’avoir ni journaliste embastillé ni prisonnier d’opinion. Sans parler du fait que le grand argentier de sa majesté et glouton porte-monnaie royal, Mounir Majidi, en profite pour faire main basse sur les distributeurs de journaux… Rappelons-nous la condamnation du caricaturiste Khalid Gueddar pour ses dessins. La BD qu’il avait publiée «M6, le roi qui ne voulait plus être roi» décrivait un Mohammed VI haut en couleurs : jet-ski, boîtes de nuit, virées shopping à Paris… Ce crime de lèse-majesté risque de lui coûter cher et l’interrogatoire fleuve que lui a infligé la DST marocaine à la fin septembre trahit le vrai motif des poursuites à son encontre. Hélas, les procès contre Gueddar et Bouachrine ne constituent qu’un épisode parmi d’autres.
Tous s’inscrivent dans une vague de muselage sans précédent de la presse depuis l’avènement de Mohammed VI sur le trône alaouite en 1999. Drôle de façon d’inaugurer la seconde décennie de son règne. Khalid Gueddar n’est pas le seul journaliste à être victime de répression. Loin de là. Le 15 octobre, le directeur du journal Al-Michaal, Driss Chahtane, a été condamné à un an de prison ferme. Les deux journalistes Rachid Mahamid et Mustapha Hayran à trois mois fermes. Leurs crimes ? Avoir commenté un communiqué du Palais royal indiquant que le roi serait absent quelques jours pour raison médicale. En l’occurrence à cause d’une «infection à rotarovirus», un terme que tout journaliste digne de ce nom se doit d’expliquer à ses lecteurs. Le directeur du journal Al-Jarida Al-Oula, Ali Anouzla, risque également gros. A cause aussi d’un article sur la santé de Mohammed VI, il est accusé du «délit de publication, avec mauvaise intention, de fausses informations, d’allégations et de faits mensongers».
Autre titre de presse, autre punition. En fin de semaine dernière, les comptes bancaires du Journal Hebdomadaire ont été saisis. Le péché de ce titre-phare de la presse francophone ? Avoir été définitivement condamné le 30 septembre dernier par la Cour suprême du Maroc à 250 000 euros d’amende pour un article de 2005 mettant en cause l’objectivité d’un rapport d’un obscur centre de recherches belge sur le conflit du Sahara occidental. Le Journal Hebdomadaire était à l’époque dirigé par Aboubakr Jamaï qui avait préféré s’exiler aux Etats-Unis pour sauver la publication. Mais ce grand éditorialiste qui n’hésite pas à égratigner de sa plume le roi et son «cabinet secret» reprend du service dans le Journal…
L’armée marocaine en détresse
A l’occasion de la Fête du trône, le roi du Maroc présidait la cérémonie de prestation de serment des officiers lauréats des grandes écoles militaires et officiers issus des rangs. Une festivité clinquante comme on les aime mais qui cachait mal l’amertume des officiers : à la dernière minute, la liste des noms de promus a été épurée, par décision de prolonger le délai nécessaire pour accéder à certains grades. Dorénavant, pour passer de lieutenant à capitaine, de capitaine à commandant et de commandant à lieutenant-colonel, il faut compter une année de plus à chaque étape tout en sachant que l’âge de la retraite a été repoussé de cinq longues années… Résultat : dans les casernes, on accuse le ministre de l’Economie de manger la laine sur le dos des militaires, et on pointe du doigt ces généraux qui n’ont jamais commandé de bataillon mais qui se pavanent le torse couvert de médailles normalement décernées lors de dangereuses opérations militaires.
Le système opaque régissant les promotions dans l’armée marocaine frustre les jeunes officiers et sous-officiers qui le critiquent ouvertement. Il y a en effet de quoi perdre ses illusions à voir tel brillant major de promotion cantonné à des tâches subalternes tandis que les fils de leurs supérieurs et autres nantis raflent tous les stages de perfectionnement à l’étranger. Et de quoi avaler ses rangers de rage quand on se remémore le cas de ce commandant qui, demandant à son colonel-major, pourquoi il n’évoluait pas, se vit répondre que c’était 5 000 euros la promotion, payables en plusieurs mensualités ! Le malaise est également palpable chez les hommes de troupes.
Majoritairement parqués dans la «zone sud», c’est-à-dire au Sahara occidental, les soldats s’ennuient à mourir et baillent aux corneilles à longueur de journée. Selon des témoignages concordants, bon nombre d’entre eux se droguent, fumant du haschich ou s’injectant dans les talons du patchouli ou un soda gazeux bien connu. D’autres s’adonnent à des trafics en tous genres (nourriture, carburant, cigarettes…) avec la complicité de leurs supérieurs, tandis que d’autres se sont mis à prier avec une ferveur inquiétante.
Craignant sans doute une contagion islamiste, l’Etat-major a décidé après les attentats de Casablanca du 16 mai 2003 de fermer les lieux de prière dans les casernes et de libérer de leurs obligations certains hommes dont les épouses militaient ouvertement dans des mouvements islamistes qui renverseraient volontiers la monarchie. D’autre part, les abus d’autorité sont légion. Ce ne sont pas les soldats employés comme bonnes à tout faire aux domiciles privés de gradés peu scrupuleux qui diront le contraire. On recense même des cas d’hommes réquisitionnés pour récurer des WC ou surveiller des poulaillers, travaux peu glorieux accompagnés de mauvais traitements. Au moment où l’armée marocaine fête le Cinquantenaire de sa création, elle n’est tristement plus que l’ombre d’elle-même.
Revenons un peu en arrière pour mieux appréhender l’imposture marocaine. Lors des négociations entre le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et l’Espagne à propos du Sahara, en 1973, Hassan II imposait sa position selon laquelle «le Sahara doit être marocain, à défaut, il reste espagnol, mais il ne sera jamais ni algérien, ni indépendant». C’est ce que révèlent plusieurs télégrammes diplomatiques américains, rendus publics cette semaine par Wikileaks. Le président algérien de l’époque, le défunt Houari Boumediene, avait proposé que les trois pays soutiennent des mouvements de libération qui collaboreraient pour expulser les Espagnols du Sahara. Un télégramme de Stuart W. Rockwell, alors ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, rendu public par Wikileaks le 8 avril 2013, révèle que le roi Hassan II déclara qu’«il préférait voir les Espagnols rester que d’avoir un Etat indépendant sous contrôle algérien», selon l’ambassadeur dans son télégramme adressé au département d’Etat américain et aux ambassades américaines des Etats concernés, le 27 juillet 1973, suite à sa rencontre avec le ministre marocain des Affaires étrangères Ahmed Taïeb Benhima. Pendant cette entrevue, l’ambassadeur américain demanda à Benhima de raconter les débats qui s’étaient tenus à Agadir quelques jours auparavant, les 23 et 24 juillet, à propos du Sahara, entre Hassan II, le président algérien, et Moktar Ould Daddah, le président mauritanien. En 1973, le Sahara est encore espagnol, mais le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie – que Hassan II estime manipulé par l’Algérie – se le disputent. Lors de la rencontre de juillet 1973 entre les trois chefs d’Etat, Hassan II accuse directement l’Algérie d’avoir trahi sa parole. Hassan II, selon ses propos rapportés par Ahmed Taïeb Benhima à l’ambassadeur américain, «a reproché à Boumediene de réclamer le Sahara après que le Marocain a fait des sacrifices sur l’accord frontalier».
Toujours selon Wikileaks, l’Algérie avait fait comprendre au Maroc qu’elle ne réclamait pas le Sahara. En échange, le Maroc avait accepté de faire les plus grosses concessions territoriales au moment du tracé de la frontière entre le Maroc et l’Algérie lors du traité signé un an plus tôt entre les deux Etats. Depuis, Algérie et Mauritanie ont renouvelé leur intention de récupérer le Sahara devant l’Assemblée des Nations unies. Pour Hassan II, il est impensable que le Maroc ait un nouveau voisin. «Il a dit que si l’Algérie envisageait la création d’un Etat sahraoui indépendant, il devait avoir conscience que les premiers pays à reconnaître un tel Etat ne seraient pas de grandes puissances mais de petits Etats communistes comme l’Albanie, le nord Vietnam…», rapporte Ahmed Taïeb Benhima à l’ambassadeur. Le Maroc «ne peut pas tolérer l’existence d’un Etat affilié au communisme à ses frontières», aurait affirmé le roi devant Houari Boumediene et Mokhtar Ould Daddah.
La disqualification historique de la monarchie moyenâgeuse et archaïque qui règne en maître au Maroc n’a pas hésité à s’allier aux islamistes pour essayer d’échapper à sa propre déchéance et à sa fin programmée. Sa seule planche de salut est de gagner du temps en pactisant avec les intégristes marocains, baignant dans un tagine zitoune bien trop épicé et indigeste, même pour ses propres amis et alliés qui ont commencé à se détourner de lui, y compris son conseiller Azoulay l’Israélien.
La villa offerte par le roitelet du déclin à Madame Clinton ne sert à rien, il aurait pu l’offrir à son peuple qu’il affame. L’équation Kerry est venue précipiter la fin d’un monarque faible et combinard, le secrétaire d’Etat reprenant un thème qu’il défendait au temps où il était sénateur et demandait à Bush de régler la question du Sahara occidental.
Le manque de maturité politique et les comportements dignes d’un gamin qui n’ont rien à voir avec l’exercice de l’Etat ont mis le Maroc échec et mat dans plusieurs dossiers. Que lui reste-t-il à part imiter son père en créant un ennemi imaginaire qui ne peut être que l’Algérie ?
Le serviteur zélé de l’Occident déguste en ce moment le fruit de la trahison de sa monarchie à travers le temps. La fin de la récréation pour le roitelet a été sifflée et l’heure de la déchéance s’approche à petits pas… «Le pire des analphabètes, c’est l’analphabète politique. Il n’écoute pas, ne parle pas, ne participe pas aux événements politiques. Il ne sait pas que le coût de la vie, le prix des haricots et du poisson, le prix de la farine, le loyer, le prix des souliers et des médicaments dépendent des décisions politiques. L’analphabète politique est si bête qu’il s’enorgueillit et gonfle la poitrine pour dire qu’il déteste la politique. Il ne sait pas, l’imbécile, que c’est son ignorance politique qui produit la prostituée, l’enfant de la rue, le voleur, le pire de tous les bandits et surtout le politicien malhonnête, menteur et corrompu, qui lèche les pieds des entreprises nationales et multinationales.» Bertolt Brecht, poète et dramaturge allemand (1898/1956)
La Nouvelle République, 24 avril 2013
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