La question du Sahara occidental devant l’ONU

En dépit de l’affolement qui a sévi le sérail marocain et ses affidés qui sont montés au créneau pour défendre sa position néocoloniale dernière en date l’inénarrable Rachida Dati, qui a son avis sur le projet de résolution américain soumis au Conseil de sécurité – la France ne va pas bloquer la proposition américaine sur le Sahara occidental concernant l’élargissement de la mission de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés, a indiqué l’agence Reuters.
“Il est peu probable que la France, protecteur traditionnel du Maroc au Conseil de sécurité de l’ONU, utilise son droit de veto pour bloquer une proposition américaine qui prévoit de confier aux Casques bleus la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental”, a souligné l’agence, très objective en ce domaine contrairement à sa «consœur» française l’AFP, pour ne pas la nommer. “La proposition américaine pour l’introduction d’un instrument de contrôle des droits de l’homme au Sahara occidental dans le cadre de la MINURSO, est venue après que le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, ait déclaré au Conseil de sécurité qu’il plaidait pour soutenir ce projet”, a ajouté Reuters.
Dans son rapport, le SG de l’ONU a plaidé en faveur de la surveillance “indépendante” des droits de l’homme, mais n’a donné aucun détail sur la façon dont cet instrument serait mis en œuvre dans les territoires occupés.”Compte tenu des rapports continus faisant état de violations des droits de l’homme, la nécessité d’un contrôle impartial et indépendant de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental devient de plus en plus pressante”, a-t-il mentionné dans son rapport. Le projet de résolution vise à proroger le mandat de la mission de l’ONU au Sahara occidental pour une autre année.
Il devait être soumis à un vote au Conseil de sécurité jeudi prochain, selon des sources diplomatiques aux Nations unies. Selon des diplomates cités par Reuter, la France ne va pas bloquer ce projet. Le Maroc a toujours été opposé à l’élargissement de la mission de la MINURSO aux droits de l’homme dans les territoires occupés, demandé par le Front Polisario et les ONG militant en faveur des droits de l’homme. À Paris, le porte-parole du ministère français des Affaires étraangères, Philippe Lalliot, en réponse sur le projet de résolution US préconisant l’extension du mandat de la MINURSO aux droits de l’homme a déclaré que le «statu quo n’est dans l’intérêt de personne» et que son pays soutient depuis longtemps la recherche d’une solution juste, durable et mutuellement agréée”. Sur le projet de résolution sur le renouvellement du mandat annuel de la MINURSO, a-t-il poursuivi, “c’est un projet de résolution présenté par les États-Unis au groupe des Amis du Sahara occidental (États-Unis, Royaume-Uni, France, Espagne et Russie). C’est donc dans ce cadre que les discussions se tiennent”.
La France dont le double langage est avéré pour ce qui est du dossier sahraoui est le pays qui a précisément favorisé le statu quo. Pour ce qui est du respect des droits de l’homme, il n’y a que le chef de l’État français, intoxiqué par la diplomatie Pastilla, selon la bonne formule du journaliste marocain Ali Amar, qui y croit.
Il faut se référer au dernier rapport du département d’État américain et à ceux d’Human Rights Watch et d’Amnesty International pour se faire une idée précise de la conception du makhzen en matière des droits de l’homme et notamment dans les territoires sahraouis occupés où les femmes sahraouies ont été violentées, sous le regard du Représentant personnel du SG de l’ONU. Par ailleurs, et pour le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, le gouvernement marocain est “mis au pied du mur” du fait des appels incessants à l’élargissement de la mission de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental. Le président Abdelaziz a indiqué que les “prochaines semaines s’annoncent déterminantes quant au processus de l’autodétermination du Sahara occidental”, du fait, a-t-il expliqué, du “débat profond qui est engagé sur la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés”. “Le gouvernement marocain est mis au pied du mur” sur cette question, a-t-il déclaré, regrettant toutefois les pratiques du gouvernement marocain consistant à s’opposer à cette option (élargissement de la mission de la Minurso).
“Il s’agit d’une question de décolonisation et l’ONU ne pourra pas continuer d’aller à l’encontre de ses principes”, a-t-il dit, soulignant que l’observation de la situation des droits de l’homme relève de la “mission naturelle” de la Minurso. Pour le président sahraoui, les “pratiques propagandistes du Maroc, qui durent depuis 1975 pour tromper l’opinion publique internationale, sont révolues, surtout avec le débat ouvert sur l’élargissement de la mission de la Minurso aux droits de l’homme”. Il a qualifié la période actuelle de “très sensible”. Le chef de l’État sahraoui a en outre rendu hommage à l’Algérie pour la constance de ses positions et pour l’aide et le soutien apportés au peuple sahraoui dans le respect des résolutions des Nations unies.
Mokhtar Bendib
Le Courrier d’Algérie, 22 avril 2013 

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