Des partis préconisent une Réconciliation nationale
Nombre de partis politiques ont souligné, jeudi à Alger, la nécessité pour les Maliens d’adopter la Réconciliation nationale en tant que choix opportun pour surmonter la période difficile que traverse leur pays, réaffirmant le soutien de l’Algérie à toutes les initiatives visant à instaurer la paix dans la région loin de toute ingérence étrangère.
Au cours d’une série de rencontres entre la délégation malienne du parti du « Rassemblement pour le Mali » conduite par le conseiller personnel et spécial du président du parti, Cheikh Amar Diara, et des représentants de partis politiques nationaux, ces derniers ont appelé à faire prévaloir l’intérêt du pays et à préserver l’intégrité territoriale du Mali en vue de sortir ce pays de la crise qui le secoue. Dans ce contexte, le parti du Front de libération nationale (FLN), a exprimé son soutien à toute initiative susceptible d’aider le Mali à surmonter sa crise loin de toute ingérence étrangère, a indiqué à l’APS M. Abderrahmane Belayat, chargé de la gestion des affaires du parti. Cette vision va dans le même sens de la position inébranlable de l’Algérie « que la délégation malienne a saluée » a-t-il ajouté. De son côté, la délégation malienne a présenté sa vision de la situation soulignant « l’incapacité » des instances politiques actuelles à procéder au règlement de la crise, d’où la nécessité d’organiser une élection présidentielle en juillet 2013. Pour sa part, le Rassemblement national démocratique (RND) a appelé le peuple malien à s’unir pour la reconstruction de ses institutions à travers une réconciliation nationale, a indiqué M. Tayeb Zitouni qui a réaffirmé « l’engagement de l’Algérie en faveur du dialogue », en apportant toute sorte de soutien et en bannissant toute forme d’ingérence étrangère. La délégation malienne a « salué la position de l’Algérie qui a apporté son soutien dès le début de la crise, appelant à faire prévaloir le dialogue et à adopter un règlement politique », a-t-il ajouté. Les membres de la délégation malienne ont également rencontré des membres du parti Tadjamouâ amel Al-Djazaïr (TAJ) qui a exprimé son soutien à l’approche pacifique basée sur la solution politique et la réconciliation nationale entre Maliens, précise, M. Nabil Yahiaoui, chargé de la communication au sein du parti. La délégation malienne a indiqué que des élections au Mali « sont à même de conférer aux institutions politiques du Mali la force nécessaire et la légitimité lui permettant de dépasser la crise qui le secoue ». Elle a également exprimé son soutien à la cause et au peuple sahraouis, a ajouté M. Yahiyaoui. Les membres de la délégation sahraouie ont rencontré des membres du parti du Front Al-Moustakbal qui s’est dit préoccupé par la situation qui prévaut au Mali, a souligné le président du parti, Belaid Abdelaziz. Le Front Al-Moustakbal a préconisé un dialogue national inter-malien pour parvenir à une issue.
APS
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Sahara occidental : La France lâche du lest
Sous pression européenne et surtout américaine sur la question des droits de l’homme, Paris lâche du lest. La France, allié traditionnel du Maroc, n’opposera «probablement pas» son veto au Conseil de sécurité de l’ONU à la proposition américaine de confier à la Minurso la tâche de veiller au respect des droits de l’homme au Sahara occidental.
La planète est enfin en train de bouger en faveur de la question sahraouie. Les exactions du Maroc et ses violations récurrentes des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental semblent convaincre la diplomatie de certains pays de changer de cap sur un dossier peu connu, en raison du blocus médiatique imposé par le Makhzen. Depuis plusieurs années, à l’abri des portes closes du Conseil de sécurité de l’ONU, la France use du pouvoir de dissuasion que lui confère son droit de veto pour tenir les Nations unies à l’écart des questions touchant au respect des droits de l’homme dans le territoire annexé par son allié marocain en 1975. Mais un nouveau vent souffle sur la région et la France se trouve désormais dans une position délicate. Impossible pour elle de s’opposer à une résolution sur les droits de l’homme. La France, allié traditionnel du Maroc, n’opposera probablement pas son veto au Conseil de sécurité de l’ONU à la proposition américaine de confier à la Minurso la tâche de veiller au respect des droits de l’homme au Sahara occidental, a déclaré jeudi une source diplomatique française à l’agence Reuters. Washington a proposé cette semaine que la mission de maintien de la paix de l’ONU au Sahara occidental (Minurso) se charge de faire respecter les droits de l’homme dans l’ancienne colonie espagnole annexée en 1975 par le Maroc. L’idée américaine est exposée dans un projet de résolution remis au groupe des Amis du Sahara occidental, qui comprend les Etats-Unis, la France, l’Espagne, la Grande-Bretagne et la Russie. «Nous ne nous attendons pas à un blocage de la part de la France», a dit un diplomate au sein de ce groupe. Le projet de résolution, destiné à proroger d’un an le mandat de la Minurso, doit être mis aux voix dans le courant du mois. Le texte, où figure l’instauration d’un mécanisme de surveillance et de compte rendu des droits de l’homme dans la partie du Sahara dominée par le Maroc, mais aussi dans les camps de réfugiés de Tindouf contrôlés par le Front Polisario sur le territoire algérien, a pris de court le petit cercle des «amis». «Les Américains n’ont prévenu personne, c’est une mauvaise manière faite aux Marocains», proteste un diplomate français. A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que les discussions se poursuivaient et qu’une décision serait prise en temps voulu. Mécontent, le gouvernement de Rabat a répliqué en annulant les manœuvres militaires annuelles «Lion africain», auxquelles devaient participer 1 400 soldats américains et 900 militaires marocains. Selon des diplomates à l’ONU, la France, qui soutient le plan d’une large autonomie proposé par le Maroc, est mécontente de la proposition américaine. Comment la France, qui prétend être le berceau des droits de l’homme, pouvait-elle s’opposer à toute mention des droits de l’homme dans la résolution ? Aujourd’hui, les violations par le Maroc des droits de l’homme au Sahara occidental mettent le président François Hollande dans une situation délicate. Osera-t-il prendre une décision historique pour mettre fin à l’impasse du plus vieux conflit du continent africain ?
L’appel de Human Rights Watch
A quelques jours seulement de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU (25 du moins en cours) qui devrait trancher sur le renouvellement du mandat de la Minurso, d’autres voix s’élèvent en faveur du peuple sahraoui. L’ONG Human Rights Watch (HRW) a appelé jeudi les membres du Conseil de sécurité de l’ONU à élargir le mandat de la Minurso afin d’inclure l’observation des droits de l’homme. «Le Conseil de sécurité devrait mettre fin à l’anomalie qui veut que la Minurso mène des activités de déminage et des patrouilles frontalières, mais n’ait aucun mandat pour rendre compte de la violence policière, des procès injustes ou des restrictions du droit de rassemblement auxquels sont systématiquement confrontés les habitants du Sahara occidental», a déclaré le directeur du plaidoyer auprès de l’ONU à HRW, Philippe Bolopion. Les États-Unis ont récemment proposé d’ajouter une composante de surveillance des droits humains au mandat de la Minurso, une demande faite à plusieurs reprises par des ONG et le Front Polisario mais à laquelle Rabat s’oppose vivement.
Par Mehdi Ait Mouloud
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Infiltration dans les territoires sahraouis de terroristes venus du Mali
Démenti net du gouvernement sahraoui
Le gouvernement sahraoui a démenti «catégoriquement» les propos d’une «dépêche mensongère» publiée lundi par le bureau de l’Agence France presse (AFP) de Bamako sur une supposée infiltration de nombreux terroristes venus du Mali dans les territoires sahraouis, a déclaré le ministre sahraoui de l’Information, Mohamed Elmami Tamek. Le gouvernement sahraoui a également affirmé qu’«aucun terroriste du nord du Mali ni d’ailleurs» n’est entré dans les territoires sahraouis libérés ou dans les camps de réfugiés sahraouis, a souligné Tamek, cité hier par l’Agence de presse sahraouie (SPS). Le gouvernement sahraoui a dénoncé ce «genre de fabrication permanente» du bureau de l’agence France presse (AFP) de Bamako. Lundi dernier, le ministère des Affaires étrangères algérien, par la voix de son porte-parole Amar Belani, avait également démenti cette information la considérant comme une «grossière entreprise de désinformation».
M. A. M.
Le Jour d’Algérie, 20 avril 2013
http://www.lejourdalgerie.com/Editions/200413/Rubriques/evenement.htm#3
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Le Maroc, gros pourvoyeur des narcotrafiquants algériens
Drogue, un problème qui prend de l’ampleur
Le phénomène de la drogue touche toutes les couches sociales, sans distinction, et prend des proportions alarmantes. Les chômeurs, les travailleurs, les étudiants… ce fléau prend de plus en plus d’ampleur en Algérie. Plusieurs tonnes de drogue ont été saisies ces derniers jours, notamment au sud et à l’ouest du pays. La plupart de la marchandise vient du pays voisin, le Maroc, qui se trouve être le premier producteur mondial de cannabis.
Depuis la fermeture des frontières entre les deux pays en 1994, et le conflit du Sahara occidental, le royaume chérifien mène une pression par la voie de la migration clandestine, le trafic de drogue, de carburant… afin d’espérer à la réouverture des frontières.
En effet, près de douze quintaux de kif traité en provenance du Maroc ont été saisis par les services des Douanes à Naama et El Bayadh, a annoncé jeudi un responsable à l’administration des Douanes. Dans une déclaration à la presse en marge de la 6e conférence des cadres des Douanes, Neghar Aissa, chef de l’Inspection des Douanes à Naama, a indiqué que cette dernière a saisi mercredi 40 kg de kif traité et deux véhicules à El Bayadh.
Le chef de bande qui introduisait la drogue en Algérie à partir du Maroc a été arrêté, selon le responsable. L’Inspection des Douanes de Naama qui couvre les wilayas de Naama et El Bayadh a saisi, le 3 avril dernier en collaboration avec les services de l’armée, 11,52 quintaux de kif traité dans la wilaya de Naama en provenance du Maroc, a rappelé M. Neghar. Selon M. Neghar, la valeur des quantités de kif traité saisies depuis début avril dans les wilayas de Naama et El Bayadh s’élève à près de 120 millions de DA. En outre et dans la wilaya d’Oran, une tentative de trafic d’une quantité de plus de 31 quintaux de kif traité a été mise en échec par les services de la Gendarmerie nationale dans la nuit de lundi à mardi dans l’extrême ouest du pays. Durant cette dernière semaine près de 2,54 tonnes de résine de cannabis ont été saisies près de Maghnia, annonce le directeur régional des Douanes de Tlemcen, Mohamed Ben Brahim.
«Nous avons intercepté hier deux véhicules transportant 2,54 tonnes de cannabis», a déclaré M. Ben Brahim. Une source responsable proche des services des Douanes de Tlemcen a précisé que cette drogue provient du Maroc et a été acheminée par les réseaux de trafiquants transfrontaliers.
A Ouargla, près de 850 kilogrammes de kif traité ont été saisis jeudi soir sur la route d’El-Borma, par la brigade mobile de l’Inspection des Douanes de Hassi Messaoud. Pour rappel, en 2012, plus de 19,6 tonnes de résine de cannabis (chira) ont été saisies à Tlemcen, a rappelé le même responsable. Les saisies opérées par les seuls services des Douanes concernant la résine de cannabis ont été de 30,2 tonnes en 2012, contre 4,8 tonnes seulement en 2006, soit une évolution de 53,2% Plus de 157 tonnes de kif traité ont été saisies en 2012 à travers tout le territoire national par les différents services impliqués dans la lutte contre la drogue et la contrebande, contre 53 tonnes en 2011. Près de 183 kg de cocaïne et plus de 6 kg d’héroïne ont été également saisis en Algérie en 2012.
Par Ahcene Hadjam
Le Jour d’Algérie, 20 avril 2013
http://www.lejourdalgerie.com/Editions/200413/Rubriques/evenement.htm#3
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Là où les droits de l’Homme dérangent
Sauf extraordinaire, bientôt, les forces coloniales du Makhzen ne pourront plus terroriser les populations sahraouies. Les Etats-Unis, qui comptent s’occuper directement de notre région, vont corriger une aberration onusienne. Ils veulent que la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), soit investie des droits de l’Homme. Cela à l’instar des autres missions de maintien de la paix. Jusqu’ici, la France est arrivée à protéger sa «chasse-gardée» la plus servile. Son dépit vient de la bouche de l’un de ses diplomates cité par le quotidien le Monde : «Les Américains n’ont prévenu personne, c’est une mauvaise manière faite aux Marocains.» Cette réaction est très significative à plusieurs égards.
Elle figure d’abord une vassalité frustrée de réaliser que le parrain de toujours peut déranger à tout moment les certitudes les plus établies, sur le rôle de chacun en Afrique du Nord. Elle exprime, ensuite, le désarroi d’une puissance déçue, mais qui espérait pouvoir continuer à manœuvrer en faveur de sa propre stratégie. On peut, enfin, y lire l’humiliation de ne pas avoir été associé à l’initiative, alors qu’il y a une formule devenue adage qui dit que les Etats-Unis n’ont d’amis que des intérêts. Ils viennent de le démontrer. Le Makhzen, grisé par la
protection française et par son «amitié» avec Washington, est resté égal à lui-même. Convaincu qu’il jouissait d’une impunité comparable à celle des sionistes, il s’était permis de renvoyer Christopher Ross, pour plus tard céder devant la détermination étatsunienne et accessoirement onusienne de le maintenir. Il récidive, aggravant sûrement son cas, en annulant l’opération African Lion dans un geste d’enfant gâté, obligeant l’armée étatsunienne à plier bagage. L’explication, un journaliste marocain nous livre son sentiment : «La décision américaine, si elle devait aller jusqu’au bout, aura pour les Marocains l’effet d’un coup de poignard dans le dos.» Le même sentiment qui doit animer Mohammed VI, aveuglé par une ambition renforcée par l’assurance d’être intouchable après son déploiement de zèle dans les dossiers libyen et syrien. La réalité est que le Maroc n’est pas plus qu’un pion dans l’échiquier mondial et non une pièce maîtresse. Les Etats-Unis, qui doivent sûrement se ficher des lubies d’un colonialiste au petit pied, ont un autre agenda qui transcende largement la mesquinerie franco-makhzénienne. Ils auront précipité leur irruption dans la question du Sahara occidental, peut-être agacés par l’impertinence du roi, probablement pour pousser dans le sens d’une configuration géostratégique où le fantasme de «Grand Maroc» n’a pas de place.
Concernant les Sahraouis, il est clair que la neutralisation des forces d’occupation va leur offrir des conditions de lutte autrement plus favorables, en plus du fait que la notion de «marocanité» de leur pays va être notablement ébranlée. Car, une fois n’est pas coutume, les droits de l’homme sont évoqués à bon escient et bien en faveur de la protection de la libre-expression d’un peuple opprimé. Qui va voter contre les droits de l’homme ? Et contre les Etats-Unis, parmi leurs satellites ?
Ahmed Halfaoui
Les Débats, 20 avril 2013
http://www.lesdebats.com/editions/200413/pdf.pdf
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Chantage diplomatique
Que veut le Maroc avec des déclarations qui frisent la provocation dans la bouche de son ministre de l’Intérieur qui subordonne l’efficacité de la lutte contre l’immense trafic de drogue à la réouverture des frontières ? Ce chantage à peine voilé donne à croire que si l’Algérie ne faisait pas un bon geste en procédant à la libre circulation des individus, le royaume laisserait pourrir une situation déjà désastreuse avec les quantités effarantes de résine de cannabis qui entrent dans notre territoire. Or il est clairement établi que le Maroc est le premier producteur mondial de kif, où des surfaces entières sont consacrées à cette seule culture au rif avec le laxisme voire la complicité de l’Etat. D’abord au plan intérieur, cette permissivité opère comme un deal entre les autorités marocaines et la paysannerie qui tire de gros dividendes de ce trafic. Il faut rappeler que de nombreuses ONG dont la FAO, l’OMS ont vainement tenté d’encourager les cultivateurs de la région à se reconvertir dans la culture des agrumes et des céréales. Ensuite au plan externe, ce poison qui jadis transitait par l’Algérie pour alimenter les réseaux de trafiquants qui opéraient en Libye, en Tunisie et aussi en Europe, est destiné désormais au marché algérien devenu très lucratif par la grâce de la demande d’une jeunesse sans repères et aussi l’implication des groupes terroristes qui tirent de substantiels profits de ce trafic En réalité, ces tergiversations autour des frontières ne sont qu’un prétexte du Makhzen pour continuer à noyer le marché algérien. Tout comme le sempiternel dossier du Sahara occidental est sournoisement confiné à un problème algéro-marocain alors que les instances internationales et onusiennes ont depuis longtemps tranché : il s’agit d’une colonisation en bonne et due règle, une annexion illégale d’un pays par un autre. Il n’y a donc d’autre solution que le retrait de la soldatesque royale des territoires occupés. Et cela le roi ne veut pas l’entendre et délègue son ministre de l’Intérieur qui parle de Sahara marocain. Les relations cordiales attendront.
K.A.
Alger Hebdo, 13-19 avril 2013
http://www.algerhebdo.com/
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