La conjoncture régionale a fait, apparemment, évoluer le conflit du Sahara Occidental. L’initiative des USA de responsabiliser la MINURSO de la supervision des droits de l’homme dans ce territoire est l’expression d’une nette volonté de faire évoluer une situation qui se caractérise encore par une tendance avérée à l’immobilisme et à l’entretien d’un statu quo dévastateur.
Un statu quo devenu la seule stratégie du Maroc par des manœuvres dilatoires dans le but de perpétuer un conflit entretenu par le soutien inconditionnel de la France. Une situation que, si elle devait persister, mènerait à des conséquences que la communauté internationale aimerait éviter.
Au cours des années 1990, première décennie du cessez-le-feu au Sahara Occidental, la situation d’instabilité en Algérie et la menace islamiste ont poussé les USA et la France à regarder le Maroc comme une forteresse sur le plan de la stabilité et de rempart contre l’islamisme radical, de la même façon qu’il a constitué un bastion contre le communisme au cours de la Guerre froide. Le Maroc a profité de ce soutien pour repousser indéfiniment la solution du conflit sahraoui.
L’esprit de démocratie et des droits de l’homme soufflé par le Printemps Arabe et la menace engendrée par la situation au Mali, ont donné au conflit du Sahara Occidental une nouvelle dimension en raison de l’importance de sa résolution afin de promouvoir une politique sécuritaire et sociale durable dans le Maghreb.
Faute d’avoir un soutien dans son plan d’autonomie, le Maroc a préféré s’accommoder du statu quo sans tenir compte des changements qui peuvent s’opérer au niveau des intérêts de ses alliés et des nouvelles donnes qui pourraient apparaître sur le terrain.
L’élargissement des prérogatives de la MINURSO mettra fin à ce statu quo de 22 ans. C’est la raison de l’état d’esprit qui règne au Maroc depuis l’annonce de l’initiative américaine qui permettra aux sahraouis de s’exprimer sans crainte d’être malmené par la police marocaine.
En faite, cette initiative créera les conditions propices pour un référendum informel. C’est ce qui fait peur au Maroc.
La Tribune du Sahara, 19 avril 2013
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