Le roi du Maroc, Mohamed VI, et l’émir Sabah al-Ahmed al-Jabir al-Sabah du Koweït ont disculpé Karim Wade en envoyant des mémorandums signés de leurs royales mains dans lesquels ils ont juré (sur le Coran?) que les luxueux véhicules qu’emploie le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade sont des « cadeaux » qu’ils lui ont offerts. Ce n’est pas la première fois que M6 vient à la rescousse de son ami Karim Wade. Selon les câbles américains de WikiLeaks, le souverain marocain a fait libérer Karim Wade, après l’arrestation de ce dernier à l’aéroport Mohamed V de Casablanca en possession d’une quantité non précisée de drogue. Le responsable policier qui avait cru faire son devoir en arrêtant Wade a été, toujours selon l’ambassade américaine à Rabat, muté brutalement à El Ayoune, au Sahara occidental occupé.
Pour rappel, Karim Wade, fils et ex-ministre de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, a été interpellé lundi 15 avril par les gendarmes à Dakar. Peu avant, des justificatifs sur son patrimoine, évalué par une cour spéciale à un milliard d’euros, ont été remis à la justice. Karim Wade avait été mis en demeure le 15 mars, après une audition par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), de justifier dans un délai d’un mois des avoirs évalués par cette cour à 694 milliards FCFA (1,058 milliard d’euros). Cette somme proviendrait de sociétés dont l’ancien ministre serait le« propriétaire », ainsi que de « propriétés immobilières » et de comptes bancaires, selon les avocats de M. Wade. Karim Wade, 44 ans, avait déjà été entendu plusieurs fois par la justice ou la gendarmerie l’an dernier, avec plusieurs responsables du régime d’Abdoulaye Wade (2000-2012), dans le cadre d’enquêtes sur un enrichissement illicite présumé.
Le fils Wade fait aussi l’objet d’une enquête en France à la suite d’une plainte de l’Etat du Sénégal pour recel de détournement de fonds publics, recel d’abus de biens sociaux et corruption. Après sa dernière audition par la gendarmerie sénégalaise, en novembre 2012, il avait été interdit de sortie du territoire avec six autres dignitaires de l’ancien régime. Karim Wade, ex-ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Énergie, doté de gros budgets, était surnommé « super-ministre » ou « ministre du ciel et de la terre ». Ancien conseiller de son père, Karim a également occupé plusieurs autres fonctions, dont celle de responsable de l’agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique, chargée de grands travaux avant le sommet de l’OCI organisé en mars 2008 à Dakar.
Mokhtar Bendib
Le Courrier d’Algérie, 17 avril 2013
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