Revue de presse, 17 avril 2013 (IIème partie)

Torture royale, par Mounir B.
Liberté, 17 avril 2013
Le Maroc ne peut plus torturer en toute impunité. C’est ce verrou, longtemps fermé, que Washington vient de faire sauter en proposant l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara Occidental. Et l’idée que l’ONU vienne mettre son nez dans les geôles marocaines déplaît fortement à Mohammed VI.
Depuis les élections municipales truquées à Laâyoune en 2009, en passant par l’arrestation des 7 militants indépendantistes du Polisario à leur retour d’Alger, jusqu’à l’affaire Aminatou Haïdar ou le massacre du camp de Gdim-Izik en 2010, où la Minurso a été marginalisée par Rabat, les violations des droits de l’Homme par le Maroc étaient légion. Même les vérités émises sur cette situation par le rapporteur spécial sur la torture, Juan Mendez, et celles du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, en 2012, n’ont pas dissuadé le palais royal de mettre un terme à sa politique du tout-répressif contre les Sahraouis.
Le Maroc se sentait immunisé contre toute forme de critique ou de reproche et agissait comme une petite monarchie tortionnaire au c’ur du Maghreb. Il faut dire, à la décharge de Rabat, que les puissances occidentales fermaient volontairement les yeux sur ces violations répétitives des droits de l’Homme. En premier lieu, Paris, qui n’avait pas hésité à brandir un veto à l’ONU afin que les tortionnaires marocains continuent leur sale besogne dans les caves de la DST marocaine. La France des droits de l’Homme devenait aveugle dès qu’on franchit Casablanca.
Pire, même Hillary Clinton, qui enfourchait son cheval blanc pour aller défendre les droits de l’Homme en… Birmanie, s’accommodait bien de ses amitiés marocaines pour ne pas entendre les cris d’effroi venus des cellules marocaines. Il faut dire, à sa décharge, qu’elle était bien reçue au palais royal et que le charme de Marrakech est irremplaçable.
Et nous dans tout ça ‘ Il faut admettre que cette décision ‘ non encore validée ‘ est une bonne nouvelle en soi pour tous les Sahraouis qui souffrent de la brutalité marocaine, mais dans laquelle notre diplomatie n’a rien à voir. Longtemps bousculée par le lobbying franco-marocain à New York et dépassée par les évènements au Maghreb, notre diplomatie compte les bons points et les… mauvais sans avoir encore une quelconque influence sur les évènements en cours.
http://www.liberte-algerie.com/editorial/torture-royale-198156
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Les USA veulent étendre le mandat de la minurso aux droits de l’homme
 » La gifle américaine au Maroc « , Par : Merzak Tigrine
Liberté, 17 avril 2013
En apprenant que Washington va présenter un projet de résolution aux quinze pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU pour étendre le mandat de la mission des Nations unies au Sahara Occidental (Minurso) au respect des droits de l’Homme, le Maroc est en effervescence, voire en pleine panique.
Une réunion de plus de cinq heures et demie a réuni lundi à Rabat des conseillers du roi et du Chef du gouvernement, et les chefs de parti ont écouté des exposés des ministres des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de la Justice sur ces développements inattendus pour le Maroc sur la question du Sahara Occidental, selon un communiqué du cabinet royal. C’est dire la panique qui règne dans les milieux officiels marocains, après qu’ils eurent appris que les États-Unis allaient présenter avant la fin du mois un projet de résolution aux quinze pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU pour étendre le mandat de la mission des Nations unies au Sahara Occidental (Minurso) au respect des droits de l’Homme.
Ainsi, Washington veut que l’ONU puisse enquêter sur les atteintes aux droits de l’Homme au Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée par le Maroc, une initiative combattue par Rabat, ont indiqué, hier, des diplomates et des sources proches des négociations. “Le projet de résolution indique que la surveillance et l’information en matière de droits de l’Homme puissent faire partie des responsabilités de la Minurso”, a rapporté à l’AFP une source proche des négociations. Les diplomates américains ont refusé de s’exprimer sur le sujet, mais un diplomate à l’ONU a confirmé cet appel à un élargissement de la mission des Nations unies au domaine des droits de l’Homme et a affirmé qu’il y aurait “des entretiens approfondis sur ce projet”. Ces informations ont eu l’effet d’une bombe à Rabat, qui a “catégoriquement” rejeté des “initiatives” visant à “dénaturer le mandat” de la mission des Nations unies au Sahara Occidental, qui doit être prolongé d’ici la fin du mois, et dénoncé une volonté d’instrumentaliser les droits de l’Homme dans l’ex-colonie espagnole. La réunion initiée par Mohammed VI a été l’occasion “de réitérer le consensus national (…) pour rejeter catégoriquement ces initiatives”.
Sans donner de détails sur la nature de ces “initiatives”, le communiqué royal dénonce une instrumentalisation de la question des droits de l’Homme depuis la présentation de son plan d’autonomie pour la région en 2007. “Au moment où les efforts du royaume en faveur de la promotion des droits de l’Homme”, y compris au Sahara Occidental, “sont salués par la communauté internationale et par de nombreux partenaires internationaux, la partialité de ce type de démarche unilatérale (…) ne peuvent que susciter incompréhension et rejet”, est-il précisé. Cette réaction du Maroc intervient alors que l’actuel mandat de la Minurso, chargée de surveiller le cessez-le-feu, s’achève à la fin du mois.
Le 22 avril, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon, Christopher Ross, doit présenter un rapport au Conseil de sécurité, au terme d’une nouvelle mission dans la région. En mai 2012, Rabat avait un temps retiré sa confiance au diplomate onusien, évoquant des décisions “partiales et déséquilibrées” de l’émissaire onusien. Cette mesure de rétorsion marocaine était survenue quelques semaines après la publication d’un rapport de l’ONU critiquant certaines pratiques de Rabat vis-à-vis du travail des Casques bleus au Sahara Occidental. Dans les semaines suivantes, le Conseil de sécurité avait prolongé pour un an le mandat de la Minurso, tout en demandant au Maroc “d’améliorer la
situation des droits de l’Homme” dans ce territoire.
Ceci étant, le Centre Robert-Kennedy de la justice et des droits de l’Homme présidé par Mme Kerry Kennedy, qui avait établi un rapport accablant contre les pratiques marocaines en matière des droits de l’Homme au Sahara Occidental, a applaudi le projet de résolution présenté par l’ambassadrice des États-Unis au Conseil de sécurité des Nations unies.
http://www.liberte-algerie.com/actualite/la-gifle-americaine-au-maroc-les-usa-veulent-etendre-le-mandat-de-la-minurso-aux-droits-de-l-homme-198154
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Les Américains ne soutiennent plus la position du royaume
Le plan marocain ne fait plus le poids, par Madjid Makedhi
El Watan, 17 avril 2013
Les Etats-Unis d’Amérique lâchent-ils le Maroc ? Plusieurs éléments portent à le croire.
Depuis quelques jours, des responsables américains critiquent ouvertement le royaume chérifien sur sa politique dans les territoires sahraouis occupés. Plusieurs réactions confirment que Rabat ne bénéficie plus d’un soutien inconditionnel de Washington. Et la dernière en date est celle faite par l’ambassadeur des USA au Maroc, Samuel Kaplan, qui, à la veille de la fin de sa mission, entamée en 2009, lance une véritable bombe. Animant une conférence-débat à Casablanca, le diplomate américain affirme que «son pays considère que la proposition marocaine d’autonomie ne peut pas servir de seule base dans les négociations» pour trouver une solution au conflit du Sahara occidental. «LONU et les Etats-Unis considèrent que la proposition marocaine d’autonomie ne peut pas servir de seule base dans les négociations entre les parties en conflit (Maroc et Front Polisario)», déclare-t-il.
Samuel Kaplan lâche les quatre vérités aux responsables marocains. Il précise, en effet, qu’il ne s’était jamais rendu au Sahara occidental, «car il est toujours classé par l’Organisation des Nations unies comme sans souveraineté». Ces déclarations interviennent à une semaine du rapport que doit présenter Christopher Ross, le 22 avril, au Conseil de sécurité sur les conclusions de sa dernière nouvelle tournée régionale qui l’avait mené au Maroc, au Sahara occidental, notamment, dans les villes d’El Ayoun et de Dakhla, en Algérie et en Mauritanie. Samuel Kaplan est connu pour sa franchise. Dans la presse marocaine, il réaffirme, à maintes reprises, que le dossier du Sahara occidental est sous la responsabilité des Nations unies. «Vous devez vous souvenir que nous travaillons sous le parapluie des Nations unies», souligne-t-il dans une interview accordée, en novembre 2012, au magazine marocain Tel Quel.
A une question sur le rôle que pourraient jouer les Etats-Unis pour pousser à l’acceptation du plan marocain d’autonomie du Sahara occidental, il avait déclaré, dans le même entretien, que son pays travaillait sous l’égide des Nations unies, précisant que l’envoyé personnel du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, «n’est pas notre envoyé, il représente l’ONU». Le diplomate américain confirme également le soutien de son pays à Christopher Ross, lorsque, en mai 2012, le Maroc avait annoncé son retrait de confiance à l’émissaire onusien. «Les Etats-Unis continueront à soutenir Christopher Ross jusqu’à la fin de sa mission, afin de trouver une solution au conflit du Sahara occidental», dit-il.
Ce n’est pas tout. Washington se montre de plus en plus méfiant par rapport aux réformes promises par Rabat, suite au déclenchement des révolutions arabes, dénonce la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés et soutient un élargissement du mandat de la Minurso.
Le rapport de Juan Mendez, établi suite à sa visite dans le territoire en septembre 2012, parle de torture quasi systématique sur les militants sahraouis.
http://www.elwatan.com/international/le-plan-marocain-ne-fait-plus-le-poids-17-04-2013-210597_112.php
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Le MAE dément: « Il n’y a pas de combattants de Mujao aux camps de réfugiés de Polisario à Tindouf »
Echourouq Online, 17 avril 2013
Des lobbies français ont conclu un accord secret avec le royaume chérifien à l’occasion de la visite du président français, François Hollande à Rabat en vue de soutenir cette dernière dans le dossier du Sahara Occidental, au moment où les Etats-Unis ont pris des distances dans l’approche unilatérale proposée par le Maroc pour résoudre la question du Sahara Occidental.
D’ailleurs, le ministre délégué des affaires étrangères marocain qui a appelé Alger à cet égard à changer sa position vis-à-vis de cette question, dont Alger n’a pas tardé à répondre par la voix du porte-parole du MAE qui a affirmé que le conflit sahraoui n’était point un conflit factice imposé par l’Algérie.
Pour la deuxième fois consécutive, l’AFP publie un article portant d’informations mensongères, dont le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani a affirmé à ce sujet que le bureau de l’AFP de Bamako « vient encore de commettre une dépêche mensongère » et une « grossière entreprise de désinformation ».
En réaction au papier publié par le bureau AFP de Bamako dont il prétend que « de nombreux combattants djihadistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui ont été chassés des principales villes du nord du Mali par les armées française et africaines, « sont retournés dans les camps du Polisario, à Tindouf », le porte-parole du MEA a dit « nous sommes habitués aux errements intéressés et subjectifs de l’auteur de ce papier d’angle ».
« Je confirme, par ailleurs, que lors de son récent passage a Alger, le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, nous a indiqué que ses propos ont été totalement travestis par l’agence de presse d’un pays voisin pour en faire un montage sur une prétendue connexion entre le Polisario et le Mujao », a-t-il ajouté.
La réaction du département de Medelci intervient à ces allégations inventées par des cercles français et marocains, quelques jours
seulement après les propos tenus par le ministre sahraoui des affaires étrangères accusant les services secrets marocains d’être derrière le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) au Mali et d’être à l’origine de l’attaque terroriste sur le site gazier de Tiguentourine.
Mohammed VI préside une réunion de crise
Face à l’alliance entre des lobbies français et marocains, Washington semble avoir lâché Rabat, dont l’ambassadeur des USA au Maroc, Samuel Kaplan, a affirmé lors d’une conférence-débat animée à Casablanca que «son pays considère que la proposition marocaine d’autonomie ne peut pas servir de seule base dans les négociations» pour trouver une solution au conflit du Sahara occidental.
En sentant avoir perdu d’équilibre dans la question sahraouie, le Roi Mohamed VI était contraint de réunir en urgence les ministres et les représentants des différents partis siégeant au Parlement marocain notamment après l’appel du secrétaire d’Etat américain, John Kerry à adopter un nouveau mécanisme permettant le contrôle par la Minurso de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. C’est ce qui a donné froid au dos des Marocains de crainte que leurs violations des droits de l’homme et son plan d’anéantissement du peuple sahraoui ne soient divulgués. 
La tension a monté d’un cran dans les milieux dirigeants marocains à l’approche de la date du 22 avril, à laquelle Christophe Ross, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental devrait rendre public les conclusions de sa tournée au Maroc, au Sahara occidental, en Algérie et en Mauritanie devant le Conseil de sécurité de l’ONU. 
http://www.echoroukonline.com/ara/articles/162024.html

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