L’escalade des évènements au Mali suite à l’offensive terroriste visant Bamako a fait que les puissances internationales focalisent leur regard sur la solution d’un des plus vieux conflits au monde : le Sahara Occidental.
Selon les câbles américains révélés par Wikileaks, le Maroc, avec le soutien de la France, a décidé d’envahir l’ancienne colonie espagnole par crainte de se voir entouré par des pays socialistes. L’argument de « l’intégrité territoriale » n’est à aucun moment invoqué, ce qui prouve que l’origine du conflit revient à la situation provoquée par la Guerre Froide.
Les autorités marocaines brandaient la menace communiste pour attirer le soutien des puissances occidentales. Le soutien reçu par le Maroc de la part de la France et les pays du Golf reflète le conflit des intérêts géopolitiques originés par la Guerre Froide.
Aujourd’hui, le Maroc tente de refaçonner le conflit en l’adaptant à la lutte contre le terrorisme. A ce titre, les autorités marocaines n’hésitent pas à qualifier les sahraouis de terroristes. Pour Rabat, ceux-ci de communistes se sont transformés en dangeureux terroristes prêts à défendre l’intégrisme, les régimes de Kadhafi et Bashar El Assad, et même le diable sur terre.
La sympathie des puissances occidentales envers la dictature marocaine a éloigné le débat de son véritable contexte et mis sur la même balance la victime et le bourreau en réduisant la valeur des droits des sahraouis à l’autodétermination et la dignité.
Si Wikileaks a révélé que l’une des erreurs de Hassan II était celle d’avoir sous-éstimé la détermination des sahraouis à défendre leurs droits, la communauté internationale doit être consciente du danger de mépriser la volonté des nouvelles générations sahraouies dont les parents sont des martyrs de cette cause. Par conséquent, toute approche qui n’est pas basée sur cette vérité est vouée à l’échec et risque de maintenir la situation de déstabilisation dans la région provoquée par les vélleités expansionnistes du Maroc.
Si hier, l’Occident a financé et armé le Maroc au nom de la lutte contre l’Union Soviétique, aujourd’hui, il ne doit pas commettre la même erreur en défendant le Maroc contre des menaces inexistantes ou produit de l’imaginaire de quelqu’un qui ne voit que les avantages tirés d’une occupation illégale et inhumaine. Les droits des sahraouis doivent prévaloir avant tout calcul économique, politique ou sécuritaire. Le business ne doit passer avant le droit. Sauver la face du Maroc ne doit pas être au détriment des droits légitimes du peuple sahraoui. Le non respect de cette règle impliquera forcément la poursuite de sa lutte pour ces droits.
Au nom de la justice et de la légalité internationale, les droits des sahraouis doivent être au centre de toute solution de ce conflit qui n’a que trop duré.
La Tribune du Sahara, 14 avril 2013
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