Le rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental, qui doit être présenté le 22 avril au Conseil de sécurité, réserve quelques mauvaises surprises pour le Maroc. Selon nos informations, pour la première fois, Ban Ki-moon, dans son discours qu’il prononcera à cette occasion, insiste sur le « besoin nécessaire et urgent pour une supervision impartiale, indépendante, globale et durable de la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental ».
Cette déclaration est la plus forte faite par un secrétaire général de l’ONU, au cours des dernières années, sur la question des droits de l’Homme au Sahara occidental. Rabat a régulièrement été critiqué sur la gestion des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis. Mais, à chaque fois, la France, son principal allié au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, s’est opposée à toute résolution condamnant le Maroc sur les violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés.
Reste à savoir si, cette fois, le Conseil de sécurité, dont les membres, hormis la France, semblent favorables à une certaine forme de surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental, va adopter une résolution dans ce sens. A dix jours de la réunion du Conseil de sécurité, la forme d’une telle résolution n’a toujours pas été définie.
Ban Ki-moon évoque l’urgence d’une solution au problème sahraoui, qui risque d’être aggravé par la situation au Sahel. « La montée de l’instabilité et de l’insécurité au sein et autour du Sahel requiert une solution urgente de ce conflit qui dure depuis longtemps », selon le secrétaire général de l’ONU. Mais il souligne que le Front Polisario s’oppose fermement aux groupes terroristes dans la région. Il prend ainsi ses distances de la thèse officielle marocaine et des tentatives de Rabat d’utiliser la situation au Sahel pour imposer sa solution de large autonomie au Sahara occidental.
Interrogé par TSA, Amar Belani a refusé de commenter les débats à venir au Conseil de sécurité. Mais concernant l’instabilité au Sahel, il a répondu : « Quelles que soient les raisons invoquées par les uns et par les autres, l’urgence d’une solution au conflit du Sahara occidental ne doit pas se faire sur le dos du peuple sahraoui et au détriment de son droit légitime et inaliénable à l’autodétermination. N’oublions pas qu’il s’agit d’un problème de décolonisation et qu’il ne saurait y avoir de confusion entre le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et les questions de sécurité et de stabilité régionales, qui préoccupent, à juste titre, tous les pays de la région. La légalité internationale ne s’accommodant guère d’un déni de justice, la responsabilité des Nations unies reste pleinement engagée en la matière. »
Par ailleurs, TSA a appris de source gouvernementale algérienne que lors de sa récente visite à Alger, le ministre malien des Affaires étrangères Tiéman Hubert Coulibaly s’est dit attristé par le fait que ses propos aient été « totalement travestis » par l’agence marocaine MAP concernant une prétendue connexion entre le Front Polisario et le Mujao.
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