FSM : Condamnation du Makhzen et soutien à la lutte du peuple sahraoui

Par : Malainin Lakhal (*)
Les mouvements sociaux participant au Forum social mondial de Tunis entre le 26 et le 30 mars dernier ont “condamné rigoureusement” l’attitude violente et contraire à l’esprit du forum affichée par les membres de la « société civile officielle marocaine » envoyés par le Makhzen pour intimider et harceler toute personne qui ose soutenir le droit du peuple du Sahara occidental à la liberté et à l’indépendance. 
Les membres du Comité de facilitation de l’Assemblée des mouvements sociaux tenue le 29 mars dernier à Tunis, ont indiqué dans un communiqué signé le 31 mars et qui circule encore pour collecter de nouvelles signatures, que “le programme de l’Assemblée qui est une activité auto-organisée soutenue par plus de 50 organisations actives au sein du FSM, a été brusquement interrompu par quelques délégué(e)s marocain(e)s qui ont envahi la tribune et tenté d’empêcher par la violence la lecture de la dernière partie du projet de déclaration où nous affirmions que nous défendons le droit des peuples à l’autodétermination et à la souveraineté comme en Palestine, au Sahara occidental et au Kurdistan”. Ces Marocains furieux ont attaqué le modérateur de l’assemblée qui lisait le texte, M. Moumni Rahmani, un Marocain lui-même, le menaçant et le maltraitant en public et le qualifiant de traître. 
Cette attitude agressive et contraire aux principes du Forum social mondial a suscité une condamnation générale de milliers de participants présents, ou qui ont pu recevoir l’information de leur camarades et réseaux. En plus, les membres du conseil international du Forum social mondial réuni le 31 mars et le 1 avril pour évaluer les résultats et impacts du FSM de Tunis 2013, n’ont pas manqué d’exprimer leur indignation face à ces actes marocains qui sont loin d’être les premiers. 
Plusieurs intervenants devant les plénières du conseil ont appelé à des prises de positions claires et nettes des violences marocaines contre les acteurs sahraouis et internationaux participants aux forums sociaux, rappelant ce qui s’est passé à Dakar en 2011 et ailleurs. “Nous condamnons vigoureusement cet épisode et rappelons à tous et à toutes que ce n’est pas la première fois que ce type d’incidents surgit au sein de l’espace du FSM. 
Nous rappelons que des personnes se réclamant de la société civile — venues du Maroc ou de la diaspora marocaine vivant en Europe — ont déjà perpétré des actes similaires lors du Forum social méditerranéen tenu en Catalogne en 2005 et lors du Forum social mondial 2011, à Dakar, où lors de l’Assemblée des femmes, elles ont empêché l’expression du soutien à l’autodétermination des femmes sahraouies. De plus à Dakar elles ont perpétré des actes systématiques de provocation et perturbé les activités organisées par la délégation sahraouie”, souligne le communiqué. 
Refusant de se plier aux intimidations marocaines, les organisations et réseaux signataires de ce communiqué ont tenu à “réaffirmer notre solidarité et notre engagement militant avec le peuple sahraoui et pour le respect des accords internationaux qui reconnaissent ses droits et nous réaffirmons notre rejet de l’intolérance ainsi que notre position en faveur d’une collaboration des femmes et des hommes dans la même lutte”. Le Forum social mondial 2013 a permis à une délégation de la société civile sahraouie des campements de réfugiés, des territoires occupés et de la diaspora d’informer des milliers de Tunisiens et de participants de plus de 127 pays sur les différents sujets relatifs à la lutte du peuple sahraoui pour la liberté et l’indépendance. La délégation sahraouie a en effet organisé 8 ateliers sur la situation des droits de l’homme, les ressources naturelles, les luttes citoyennes pour l’indépendance, la participation de la femme sahraouie, le mur de la honte militaire marocain au Sahara occidental, en plus de sa participation à plusieurs autres forums et ateliers organisés par des réseaux internationaux tels que le Forum des parlementaires, le Forum de la terre, etc. 
Pour sa part, le Makhzen avait envoyé des centaines de “flics”, si l’on empreinte le qualificatif qui leur a été attribué par M. Moumni Rahmani, lors de son intervention le 31 mars devant la plénière du Conseil international du forum, qui avaient pour seul mission d’harceler et provoquer les participants sahraouis, une attitude qui a fini par donner raison aux différentes critiques, plaintes et condamnations formulées à plusieurs reprises par les dynamiques sociales sahraouie et internationale.
(*) Secrétaire général de l’Union des journalistes sahraouis.
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