Droits de l'homme et Sahara Occidental : Hollande à l'épreuve

C’est aujourd’hui que le chef d’Etat français est attendu sur un certain nombre de sujets, à savoir les droits de l’homme et le dossier sahraoui.
Le président français, François Hollande, a entamé hier une visite d’Etat de deux jours au Maroc. Cette visite est la deuxième du genre dans un pays du Maghreb après celle effectuée le 19 décembre dernier en Algérie. Arrivé à Rabat en début d’après-midi, Hollande s’est entretenu avec le Roi Mohammed VI, avant la signature d’accords bilatéraux et l’inauguration de la station de traitement des eaux de Médiouna. 
La première journée a été clôturée par une allocution en l’honneur de la communauté française au Maroc. C’est aujourd’hui que le chef d’Etat français est attendu sur un certain nombre de sujets, à savoir les droits de l’homme et le dossier sahraoui. Après avoir été interpellé sur cette question par Human Rights Watch ainsi que d’autres ONG et organisations françaises et sahraouies, le chef de l’Etat français aura à se prononcer sur ces sujets dans son discours devant le Parlement marocain et lors de sa conférence de presse prévue en fin d’après-midi. Le président français, a pris le soin d’envoyer des messages «complaisants» concernant la situation interne du Royaume. Comme il veut s’inscrire dans les pas de ses prédécesseurs. 
A noter qu’à la veille de cette visite, le Conseil des ministres sahraoui a appelé le président français, François Hollande, à l’occasion de sa visite au Maroc, de convaincre la partie marocaine de cesser ses «graves» violations des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, rapporte, hier l’Agence de presse sahraouie (SPS). Dans un communiqué rendu public à l’issue d’une réunion présidée par le président sahraoui, M.Mohamed Abdelaziz, secrétaire général du Front Polisario, le Conseil a appelé la partie marocaine à se plier à la légalité internationale pour la décolonisation du Sahara occidental «à travers une solution démocratique juste en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance par un référendum libre, juste et régulier». 
Pour sa part, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) a indiqué, hier, avoir adressé un courrier à François Hollande afin d’«attirer son attention sur la situation de la liberté de la presse» au Maroc, où le chef de l’Etat français effectue une visite officielle mercredi et aujourd’hui. A l’occasion de ce déplacement, RSF «souhaite attirer votre attention sur la situation de la liberté de l’information dans ce pays», est-il indiqué dans ce courrier daté du 31 mars, dont l’AFP a obtenu une copie. 
L’ONG souligne ne pas méconnaître «le principe de la souveraineté du Maroc». Mais «dès lors que la République française fait des droits de l’homme un principe de sa politique étrangère, (…) il nous apparaît important que la situation de la liberté de l’information soit abordée», poursuit-elle. RSF rappelle avoir salué de récentes mesures annoncées par le Maroc «en matière de réforme du système des médias». «Toutefois, certaines dispositions du projet de loi révélé par la presse marocaine constituent des limites inquiétantes à la liberté de la presse et de l’information», ajoute-t-elle. L’ONG, basée à Paris, évoque en particulier la persistance de «lignes rouges» dans le code de la presse à l’étude, à savoir «l’institution monarchique, la religion et l’intégrité territoriale».
L’Expression, 04 avril 2013

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