Sahara Occidental : Les temps changent, les intérêts aussi

Un proverbe arabe dit : « Au malheur des marins, le vent peut souffler dans la direction contraire ». Un adage applicable au Maroc.
Faute d’arguments juridiques pour justifier son occupation du Sahara Occidental, le Maroc a misé sur l’alliance avec des personnages aussi extravagants que George Buch Jr et Nicolas Sarkozy. C’était sans tenir compte que dans une démocratie occidentale un chef n’est pas éternel. Bush a été succédé par Barack Obama y Sarkozy par François Hollande. Les deux sont beaucoup moins attentifs aux exigences marocaines. Même l’amitié qui lie le roi du Maroc avec Hillary Clinton n’a servi à basculer la position américaine sur le Sahara Occidental ni à évincer l’Envoyé de l’ONU, Christopher Ross.
Aujourd’hui, la France et les Etats-Unis, les deux principaux alliés du Maroc au Conseil de Sécurité ont clairement laissé entendre que le conflit du Sahara Occidental doit être réglé en conformité avec les résolutions de l’ONU et en respectant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination en hommage à la légalité et au droit. Le Maroc n’a plus de mentor au Conseil de Sécurité pour faire plier la volonté du Secrétaire Général ni introduire des amendements dans ses rapports. 
Le vent a soufflé aussi sur les pays arabes qui soutenaient l’invasion et la répression marocaine. Ben Ali, Moubarak ont suivi le chemin de Nicolas Sarkozy. Méprisés et humiliés. Comme un château de cartes, ils sont tombés l’un après l’autre. Les Marocains se vantaient aussi du soutien et de l’amitié de Kadhafi. Ils ont participé à son vil assassinat. 
Au Sénégal, Karim Wade, ami intime du roi Mohamed VI est l’objet d’une interdiction de sortie du territoire sénegalais pour rendre compte sur l’origine de ses biens dérobés au peuple sénégalais. Demain, sera le tour d’Ali Bongo et les autres. 
La plus grande erreur marocaine était de parier sur le temps, sur le statu quo. Celui-ci s’est avéré très nocif pour les autorités marocaines. Au lieu de finir avec la résistance sahraouie, il a fini avec les alliés du Maroc. Au lieu de raffermir les liens avec l’Europe, il les a affaiblit. Ils ont misé sur la diabolisation du Front Polisario et ils ont été déçus. Ils ont misé sur la déstabilisation du Sahel et la situation s’est retourné contre eux.
Le vent qui souffle risque d’endommager le bateau marocain s’il continue dans la même direction.
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