François Hollande n’est pas Nicolas Sarkozy

Le lobby pro-marocain de la France répète à qui veut l’entendre que la position de la France, par rapport au conflit du Sahara Occidental, n’a pas changé y compris son soutien au plan d’autonomie du Maroc. Cependant, la réalité des faits en dit le contraire. L’attitude des autorités marocaines trahit leur assurance.
Le saut imprévu du roi Mohamed VI à Paris le lendemain de l’élection de François Hollande était le premier signe révélateur de l’angoisse suscitée par l’accès des socialistes à l’Elysée. Dans sa rencontre avec le président français, le roi du Maroc n’a pas reçu le soutien qu’il souhaitait. Il décide, alors, de gagner du temps en rendant le processus entamé par l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental à la case départ. M. Ross est déclaré « persona non grata » à Rabat. C’est un premier geste destiné à tester le nouveau locataire de l’Elysée. Raté. Dans un communiqué publié par le ministère des affaires étrangères, la position de Paris s’est limité à « prendre note » de la décision marocaine. C’était un message clair. La France soutient l’ONU et n’aura pas vocation à perturber le travail du Secrétaire Général et son Envoyé Personnel.
La déception marocaine est à son comble lorsque le nouveau président français, contrairement à ses prédécesseurs, décide de consacrer à l’Algérie son premier voyage au Maghreb. La tension monte à Rabat. La presse marocaine s’en fait écho. Pour calmer le jeu, Hollande est obligé de dépêcher son Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault à Rabat. Celui-ci trouvera les mots d’appaisement pour le Maroc : « le partenariat entre la France et le Maroc est singulier et n’a rien à craindre d’un dialogue plus étroit entre Paris et Alger ».
Les autorités marocaines ne tarderont pas à trahir leur manque d’assurance. Au mois de février, ils lancent une nouvelle attaque contre M. Ross sous prétexte d’avoir assisté à la projection dans le siège de l’ONU d’un film sur le Sahara Occidental. Le rappel à l’ordre est venu cette fois-ci des membres du dénommé Groupe d’Amis du Sahara Occidental (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Espagne). Dans un avertissement clairement adressé au Maroc, ils exprimaient leur soutien au Secrétaire Général de l’ONU et son Envoyé Personnel et encourageaient les différentes parties à montrer de la souplesse lors des négociations avec l’envoyé personnel.
Lors de sa visite en Algérie, le président François Hollande n’a pas manqué de souligner la position de la France. « L’ONU et rien que l’ONU », a-t-il martelé. Entretemps, son équipe répète que Paris « considère la proposition d’autonomie crédible pour une solution négociée » sans oublier de souligner le soutien de la France à l’Envoyé Ross. C’est ce soutien qui fait peur à Rabat. D’où les attaques contre l’Algérie et les discours sur la course aux armements.
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