La conférence de presse animée, hier, à Alger, au siège de la représentationdiplomatique de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), par le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Sadek a porté sur un bon nombre de questions. Outre lavisite de Ross dans la région devant aboutir à l’application du droit international relatif à une question de décolonisation du Sahara Occidental selon l’ONU, la question plus marquante a été celleportant sur l’implication directe, au plus haut niveau du Royaume chérifien dans le trafic de drogue et son parrainage par le groupe terroriste, le Mujao au Nord-Mali.
En s’appuyant sur les rapports des centres internationaux dont le dernier en date est émis par le bureau de l’ONU sur le trafic de drogue et du crime organisé, le ministre sahraoui soulignera que «plus de 85% de la fourniture à l’échelle mondiale du cannabis est de provenance du Maroc. Ce dernier est le parrain du trafic de la drogue et aussi de l’activité terroriste au Sahel». Il rappelera que «le Maroc est à l’origine de la création du groupe terroriste, le Mujao qui a pour visées l’Algérie et le Front Polisario». «Le Maroc et des pays de l’Afrique de l’Ouest abritent les sponsors du trafic de drogue qui sévit au Sahel avec la complicité du groupe terroriste, le Mujao, sans aucune inquiétude et contrainte».
Pour notre interlocuteur, ses propos portent sur des donnes non ignorées sur la scène régionale et internationale, notamment des centres spécialisés sur le trafic de drogue et de l’activité terroriste, notamment au Sahel dont la connexion entre ces deux activités criminels n’est plus à démontrer. Ceci étant, et concernant le rapt des étrangers aux camps des réfugiés sahraouis, le ministre des Affaires étrangères de la RASD n’écarte pas «l’implication et l’empreinte du Mujao dans l’attaque terroriste de Tiguentourine».
En outre, notre interlocuteur a eu à noter que le renforcement du contrôle par l’Union européenne de ses frontières sud a été à l’origine de l’ouverture, par les parrains marocains d’autres nouvelles filières de trafic de drogue, notamment au Sahel». En effet un bon nombre d’institutions régionales et internationales, notamment celles relevant de l’ONU en charge des questions de terrorisme et de sécurité, ont eu à avertir sur la portée des liens existant entre le trafic de drogue et l’activité terroriste. Cette situation a été à l’origine en matière de la lutte menée contre le terrorisme et dans la lutte la lutte contre le trafic de drogue, notamment en direction de sa chaîne de production, dont le Maroc occupe la première place dans l’exportation. Ces faits mettent à mal la sécurité sur les plans régional, africain et international, accentuée par la connexion entre les réseau maffieux de drogue , crime organisé, le terrorisme et le trafic d’armes.
Pour notre interlocuteur, les annonces sporadiques de Rabat «de démantèlement de cellules terroristes au Maroc, et arrestation de trafiquants de drogue et autres… tout ceci n’est que de la poudre au yeux. Cette dérobade constitue pour notre interlocuteur, une démarche choisie pour les tenants et aboutissants de ce commerce de la drogue ainsi que l’alimentation du terrorisme. «Sur la base d’études et de rapports de centres internationaux, le ministre des Affaires étrangères sahraoui, a fait état qu’en sus de la mainmise du Maroc sur le commerce du cannabis au niveau mondial, le royaume chérifien est la plaque tournante et privilégiée des drogues dures en provenance de l’Amérique du Sud ». Pour l’année écoulée, les rapports de centres européens et internationaux spécialisés font état «de plus de 25 milliards d’euros de gains financiers marocains, par le commerce de la drogue», a rappelé, hier, le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique .
KARIMA BENNOUR
La Nouvelle République, 27/03/2013
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