Conférence de presse du ministre sahraoui des Affaires étrangères : « Que l’ONU assume ses responsabilités »
« L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, ne pourra pas avancer tant que la France, membre du Conseil de sécurité, continuera à soutenir le Maroc et faire valoir son droit de veto », dit-il. « Nous avons toujours collaboré avec les Nations Unies et son envoyé spécial.
A la veille de la commémoration du 40e anniversaire du soulèvement sahraoui, nous réitérons cette vérité : sans notre indépendance, il n’y aura ni UMA ni stabilité. Et l’attitude de la force occupante qu’est le Maroc nous révolte. Ses forces violent, bastonnent, violentent nos populations sous le regard des fonctionnaires de la Minurso. Notre souhait dans l’immédiat ? Que les Nations Unies assument leurs responsabilités, c’est-à-dire faire respecter les droits de l’Homme et ramener notre « occupant » à la table de négociations, sans préalables et sans sa fumeuse autonomie ».
Dans la foulée, Ould Salek lance une flèche à la France, le pays qui soutient, dit-il, les thèses marocaines au Conseil de sécurité. « Pour mettre en œuvre l’accord politique que nous avons signé en 1991, il faut aller aux urnes », dit-il. « Qu’attend la France qui a délimité les frontières entre le Sahara et le Maroc avec l’Espagne, et milité pour les droits de l’Homme au point d’intervenir militairement, comme en Libye, au Mali pour imposer la démocratie, défendre des populations en danger et des intégrités territoriales en danger pour réagir et cesser sa politique des deux poids, deux mesures ? ».
François Hollande, qui sera en visite à Rabat en avril prochain, osera-t-il franchir ce pas ? Certains analystes laissent croire qu’il pourrait, après avoir apporté un soutien franc à Christopher Ross, lever sa main sur la demande d’élargissement de la Minurso. « Le pourrissement de la situation aura des conséquences incalculables pour la région », prévient le diplomate sahraoui. « Est-ce le souhait du Palais royal et de ceux qui le soutiennent ? », s’interroge-t-il.