La décolonisation de la Polynésie française examinée cette semaine à l’ONU

Depuis des mois, les indépendantistes polynésiens – au premier rang desquels Oscar Temaru, l’actuel président de la Polynésie française – bataillent pour que leur collectivité soit réinscrite sur la liste des Nations Unies des territoires non autonomes à décoloniser.
Première satisfaction pour eux : la question va être examinée cette semaine à l’Onu. Si la Polynésie se retrouvait sur cette liste, un référendum devrait être organisé. Trois issues possibles :
-un rapprochement avec la France, à travers une départementalisation ;
– un éloignement, à travers l’indépendance ;
– un statut intermédiaire d’Etat associé.
Seize territoires se trouvent aujourd’hui sur la liste de l’Onu. Parmi eux, le Sahara occidental, Gibraltar et… la Nouvelle Calédonie.
L’ONU soumettra au vote la résolution L56, qui porte sur la décolonisation de la Polynésie française. Le sénateur (PS) Richard Tuheiava et le président indépendantiste de la Polynésie française,Oscar Temaru, mènent depuis plusieurs mois un intense lobbying aux Nations unies, afin que leur collectivité d’outre-mer soit réinscrite sur la liste de l’Onu des territoires non autonomes à décoloniser. 
Cette réinscription mènerait vers un référendum, pouvant lui-même déboucher sur un rapprochement avec la France, à travers une départementalisation, un éloignement, à travers l’indépendance, ou un statut intermédiaire d’Etat associé. 
Richard Tuheiava a regretté l’attitude de la France et « d’autres pays européens coloniaux » qui se livreraient eux-mêmes à un lobbying pour que cette résolution ne soit pas adoptée. 
Paris estime que les Nations unies n’ont pas à intervenir
« Il y a une forte tentative de retarder la fixation de cette date, de la part de notre puissance administrante (la France, NDLR) et de ses alliés », a-t-il regretté. 
Paris estime que l’avenir de la Polynésie française est un débat qui doit se tenir entre la collectivité et la France, et que les Nations unies n’ont pas à intervenir. 
Oscar Temaru pense au contraire que l’ONU doit « arbitrer » les conflits entre cette collectivité autonome dans la République et sa tutelle, notamment sur la question de la « dette nucléaire ». 
Une majorité simple suffirait pour que cette résolution soit adoptée
Le président polynésien et le sénateur affirment avoir rencontré 73 pays et avoir convaincu la plupart d’entre eux du bien-fondé de leur démarche. 
Une majorité simple suffirait pour que cette résolution soit adoptée en assemblée générale à l’Onu. 
Si la résolution L56 n’est pas votée dès le début de cette semaine, c’est, selon Richard Tuheiava, « essentiellement en raison de l’absence d’Oscar Temaru à New York, mais on l’attend dans les jours qui viennent « . 
Le président est en campagne à Tahiti, les élections territoriales ayant lieu les 21 avril et 5 mai prochains. 
Oscar Temaru y aura comme principal adversaire le sénateur autonomiste Gaston Flosse, qui a réuni environ 10 000 militants à Papeete samedi. 
AFP, L’express.fr, Le Nouvel Observateur, 25 mars 2013
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