Le royaume du Maroc vient d’essuyer une autre gifle de la part des organisations internationales. Alors que les réactions de dénonciation du procès injuste contre les 24 détenus sahraouis n’ont pas encore cessé, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) vient de claquer la porte d’un royaume où il ne fait pas bon vivre surtout pour les immigrés clandestins.
L’organisation a en effet «pondu» un rapport compromettant sur les violences commises contre les migrants clandestins». Ne pouvant prendre en charge ces misérables personnes traitées de manière inhumaine, Médecins sans frontières a décidé tout bonnement de quitter le Maroc faute de ne pouvoir faire leur travail correctement.
Leur geste se veut également être un signal d’alerte quand au traitement dégradant infligé aux migrants subsahariens. L’ONG connue dans le monde pour ses missions humanitaires, a en effet décidé de lever son camp du Maroc où elle se dit «alarmée» par la «hausse des violences contre les migrants» clandestins comme elle le souligne dans un rapport publié juste après sa décision de partir.
Médecins sans frontière a ainsi jugé sa mission d’assistance médicale «inadaptée à la situation sur le terrain» dans le royaume. Dans son rapport, MSF évoque la «recrudescence importante des abus» en 2012.
Elle a également pointé l’action des forces de sécurité marocaines et espagnoles, appelant Rabat et Madrid à prendre des mesures drastiques de «façon immédiate» afin de mettre un terme à la «violence institutionnelle généralisée».
MSF a également imputé la responsabilité de ces atteintes aux droits de l’homme à l’UE en constatant que, depuis 10 ans, Bruxelles a «durci ses contrôles aux frontières et externalisé de plus en plus sa politique migratoire».
Un démenti…anonyme
Elle souligne que d’un «pays de transit» le Maroc est aussi devenu «un pays de destination par défaut», puisque l’Europe a fermé ses portes à double tour.
Le royaume joue ainsi le rôle peu glorieux de gendarme de l’Europe et cette dernière l’assure de fermer les yeux sur ses méthodes peu recommandables qu’il utilise pour stopper la marche des migrants vers le nord de la méditerranée.
Ces quelques 25.000 clandestins originaires du sud du Sahara qui trouvent sur le sol marocain souffrent le martyr entre les mains du makhzen.
MSF qui refuse de cautionner ces pratiques inhumaines, a donc décidé de porter l’affaire sur la scène internationale.
Une très mauvaise publicité pour un royaume qui «vend» une image moderne et accueillante. Piqué au vif, une source anonyme du ministère de l’intérieur a confié aujourd’hui à la MAP que le rapport de Médecins sans frontière comporte des «omissions»
«Ce rapport omet de signaler que les migrants bénéficient de l’ensemble de leurs droits au même titre que les nationaux». A la bonheur !
La même source souligne aussi que «L’action des services de sécurité lors des opérations de reconduite aux frontières est strictement encadrée par la loi, les textes réglementaires et par les décrets d’application. Tout agent qui transgresse ces règles est passible de poursuites disciplinaires voire pénales».
On se croirait en Suède ou en Norvège…
Sauf que la réalité elle, est beaucoup plus dramatique. Plusieurs témoignages rapportent que des dizaines parmi ces malheureux migrants africains sont jetés comme du bétail de nuit en plein désert. Sans eau ni nourriture.
Hakim Merabet
Algérie1, 15/03/2013
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