De notre bureau de Bruxelles Habib Bensafi
C’est ce que vient de rappeler la députée européenne Isabella Lovin, qui a estimé que l’autorisation accordée aux pêcheurs européens de pêcher dans les eaux territoriales du Sahara Occidental était une «violation» du Droit international et une «atteinte» aux droits du peuple sahraoui.
Isabella Lovin eurodéputée du groupe des verts, faisait partie de la délégation qui a tenté en vain de se rendre à Laayoune pour s’enquérir de la situation des droits de l’homme des Sahraouis. Refoulée sans motif, ni sans explication, la parlementaire européenne avait déjà dit à cette occasion que si les autorités marocaines ne nous laissent pas visiter Laayoune, c’est qu’elles ont quelque chose à cacher.
Mme Lovin appelle à la résiliation de l’accord de pêche car dit-elle «le Maroc viole les droits de l’homme au Sahara Occidental». Cet appel a été fait lors d’un point de presse avec les autres députés européens qui ont été refoulés du Maroc la semaine dernière.
Les législateurs européens ont d’ailleurs rappelé également que le Parlement européen avait voté il y a deux ans, contre cet accord déplorant les nouvelles négociations en cours entre le Maroc et l’UE dans la perspective d’un nouvel accord.
Mme Lovin a, en outre, ajouté que les autorités marocaines ont rejeté la demande de la commission de pêche du Parlement européen d’effectuer une visite officielle au Sahara occidental pour s’enquérir de la situation du peuple sahraoui et faire le point sur le respect du Droit international dans le cadre de l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc.
C’est d’ailleurs ce qui a motivé le front Polisario de porter devant la cour européenne de justice, l’accord de libre-échange UE-Maroc. Cette nouvelle a été publiée discrètement il y a trois jours dans le journal officiel de l’UE.
«L’UE ne peut continuer d’ignorer le droit international et éveiller l’hostilité de la population du Sahara Occidental. En incluant le territoire du Sahara Occidental occupé dans ses accords commerciaux avec le Maroc, l’UE porte directement atteinte aux droits des Sahraouis et entrave les efforts de l’ONU, pour résoudre le conflit», ont déclaré les responsables du front Polisario.
Ouest Tribune, 13/03/2013