Il est clair que l’interminable conflit du Sahara Occidental ne souffle plus le statu quo. L’Envoyé Spécial de l’ONU l’a souligné dans sa dernière tournée : le statu quo est « insoutenable » et « très dangeureux » vu les nouveaux éléments sur le plan régional et international et la détermination du peuple sahraoui à arracher ses droits coûte que coûte.
L’ambassadeur american Christopher Ross semble déterminé à mettre fin à ce conflit qui empoisonne les relations intermaghrébines et empêche la mise en peuvre d’un plan de développement économique et de coopération en matière de lutte contre la mouvance terroriste qui menace la région.
Jusqu’à présent, le Maroc a tiré profit de la position de la France qui a toujours affiché un décalage clair par rapport à la position dominante dans la communauté internationale qui est favorable à la tenue d’un referendum juste et démocratique qui permette au peuple du Sahara Occidental de se prononcer sur son destin conformément aux résolutions de l’Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité. Un référendum exigé, il y a 37 ans, par la Cour Internationale de Justice et objectif à la base de la création de la MINURSO (Mission des Nations pour le Référendum au Sahara Occidental). La mission de l’Envoyé Spécial s’inscrit dans la perspective d’une solution basée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
La force de Ross se trouve dans le soutien dont il jouit de la part de la communauté internationale, y compris la France. Ce qui devrait donner un nouveau souffle aux efforts de cet inlassable diplomate. La visite du président François Hollande au Maroc en avril lui donnera l’occasion à nouveau de se prononcer sur une affaire qui a largement nui aux intérêts français en Algérie dont le marché peut encore offrir de nombreux avantages aux entreprises françaises.
Le Parlement Européen, qui est pour la solution référendaire, a mis de la pression sur le Maroc en refusant de renouveler un accord de pêche qui ne prévoit pas la participation des sahraouis dans les bénefices engendrés par cet accord. Paris fera-t-elle de même?
Source : La Tribune du Sahara, 11/03/2013
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