Le rapporteur de l’ONU sur la torture, M. Juan Mendez, s’est dit « très inquiet » de la présentation, par les autorités marocaines, des prisonniers sahraouis de Gdeim Izik devant un tribunal militaire.
Dans un rapport présenté au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, lors de sa session à Genève, le rapporteur de l’ONU a précisé « avoir reçu des témoignages affirmant que les prisonniers sahraouis ont subi des tortures, des sévices et des viols et que leur état de santé s’est dégradé en raison des conditions de détention ».
Il a indiqué que le procès avait été reporté à plusieurs reprises « sans qu’aucun motif ne soit donné », ajoutant que le tribunal « a rendu son verdict le 17 février en rejetant toutes les requêtes formulées pour que des enquêtes soient menées sur les cas de torture et de viol ».
Le rapporteur onusien a en outre noté que le tribunal « n’a pas rendu de jugement écrit », se disant « très inquiet » du « refus du tribunal d’enquêter sur les tortures subies par les prisonniers sahraouis deux années durant ». Pour M. Mendez, la comparution de civils devant un tribunal militaire est la preuve même que le procès est « inique » et « manque de transparence », d’où, a-t-il dit, « le refus d’enquêter sur les tortures et les sévices ».
Au Sahara Occidental, “il y a de nombreuses preuves d’une utilisation excessive de la force. Chaque fois qu’il est question de sécurité nationale, il y a une tendance à utiliser la torture dans les interrogatoires”, avait-il souligné dans son rapport et il n’a pas manqué de citer les “nombreux cas de brutalités policières”, ainsi que l’importante présence policière et militaire au Sahara Occidental.
M. Mendez s’est rendu au Maroc et au Sahara Occidental au mois de septembre 2012.