Le conflit au Sahara occidental continue d’empoisonner les relations algéro‑marocaines. Jeudi, l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Office des Nations unies à Genève, Omar Hilale, a lancé un « appel fraternel à l’Algérie afin de s’impliquer sincèrement dans la recherche d’une solution politique consensuelle » à ce conflit, selon l’agence marocaine MAP. Cet appel a suscité la colère d’Alger. « À travers son intransigeance, le Maroc veut pérenniser le statu quo, à défaut de faire prévaloir sa thèse de l’autonomie, au mépris de la légalité internationale », a déclaré, à TSA, un responsable au ministère des Affaires étrangères.
Selon la MAP, M. Hilale répondait au ministre algérien des Affaires étrangères, qui a appelé, mardi dernier à Genève, à la mise en œuvre des recommandations du secrétaire général de l’ONU contenues dans son rapport présenté au Conseil de sécurité, en avril 2012, sur la protection des droits de l’Homme au Sahara occidental.
L’ambassadeur marocain a assuré que le Maroc « assume pleinement ses engagements nationaux et internationaux pour garantir le respect des droits de l’homme pour tous ses citoyens et sur l’ensemble de son territoire national ». Mais cette assurance est contredite par la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental. « S’agissant de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, il suffit de rappeler les conclusions du comité contre la torture, qui, en examinant le quatrième rapport périodique du Maroc, s’est dit préoccupé par les allégations concernant un usage excessif de la force par les forces de l’ordre et les agents de la sécurité marocains », rappelle le responsable algérien, qui cite aussi « les allégations faisant état d’arrestations et de détentions arbitraires, de détention au secret, de tortures et de mauvais traitements, d’extorsion d’aveux sous la torture et d’usage excessif de la force ».
L’Algérie plaide pour la mise en place d’un mécanisme international de surveillance des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc. « S’il y a encore un doute à ne pas imposer un tel mécanisme, le procès, foncièrement injuste et politiquement motivé, contre les militants sahraouis de Gdeim Izik est là pour le balayer », affirme le même responsable.
Le 16 février, le Tribunal militaire de Rabat avait condamné les 24 prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik à des peines allant de 20 ans de prison à la réclusion à perpétuité. Mercredi, des eurodéputés ont qualifié ce procès de « véritable honte » et de « type colonial ». Des ONG de défense des droits de l’Homme ont également dénoncé un procès inéquitable.
TSA-Algérie, 01/03/2013