Conséquence directe de ses positions courageuses à propos des conflits qui émaillent nombre de pays voisins, la diplomatie algérienne est sérieusement mise à mal en encaissant des attaques de partout.Le ministère des Affaires étrangères réagit certes avec finesse et raffinement, mais les attaques n’ont pas pour autant cessé et ont tendance à se généraliser.
En effet, en l’espace de quelques jours seulement, l’Algérie a essuyé des accusations pour le moins gravissimes, d’abord par le voisin tunisien à propos de l’assassinat du leader de l’opposition, Chokri Bélaid et puis, tout récemment, de la part des autorités marocaines incombant carrément la responsabilité de la situation qui prévaut au Mali à l’Algérie.
Si les autorités tunisiennes ont vite fait de démentir l’implication des Algériens dans l’assassinat de Chokri Bélaid, aussitôt l’auteur présumé du crime arrêté, le Maroc lui, acculé par ses exactions commises à l’encontre des Sahraouis, reprend sa surenchère, en voulant impliquer l’Algérie dans le chaos qui prévaut au Mali, où l’armée française fait sa guerre. La réaction de la diplomatie algérienne ne s’est pas faite attendre, face aux allégations colportées par le Premier ministre du Makhzen.
Le ministère des AE, à travers son porte-parole, Amar Belani, a réitéré le caractère onusien de la question de décolonisation au Sahara Occidental, et son strict respect de la légalité internationale, comme pour déjouer les manoeuvres du Royaume qui voudraient faire de l’Algérie une partie du conflit sahraoui.
Auparavant, le même porte-parole des AE avait démenti une éventuelle querelle entre l’ambassadeur algérien en Egypte et un diplomate du Qatar, dont l’information a été rapportée par les médias. Autant d’attaques contre la diplomatie algérienne qui s’est toujours rangée du côté des Etats souverains et non des personnes dans le cadre des bouleversements qui ont secoué nombre de pays arabes.
Se rappelle-t-on également de la vive tension suscitée par les graves allégations soutenues contre l’Algérie, avant la chute du régime de Mouammar Kadhafi en Libye. Les rebelles d’alors avaient signalé la présence de » mercenaires algériens » qui combattraient aux côtés des forces loyalistes.
La diplomatie algérienne n’a pas pour autant fléchi sous le poids de ces graves accusations qui finissent généralement, par des démentis de la part même de leurs auteurs. Une chose est cependant sûre, la diplomatie algérienne qui s’est montrée inflexible en dépit des développements décevants des situations dans tous les pays affectés par les révoltes et les conflits, est durement éprouvée en cette période cruciale.
Autrement dit, les principes fondamentaux du respect de la souveraineté des pays et de non ingérence dans leurs affaires internes ne plaisent pas beaucoup aux Occidentaux, car contraires à leurs ambitions impérialistes. Sa grande détermination à combattre le terrorisme et son soutien indéfectible à toutes les causes justes, celles de l’indépendance de la Palestine et du Sahara Occidental, lui ont bien valu des ennemis.
La dernière attaque terroriste de Tiguentourine en est l’illustration parfaite de ces conséquences fâcheuses des positions courageuses de l’Algérie. Le président de la République n’a d’ailleurs pas manqué d’appeler à la vigilance, la sécurité du pays étant sérieusement menacée face aux développements inquiétants qui s’opèrent sur nos frontières immédiates.
Les Débats, 27 fév 2013
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