Le prisonnier X de la DST marocaine

Il n’y a pas qu’en Israël où on trouve des prisonniers placés à l’isolement total. Au Maroc aussi nous avons nos prisonniers X, comme l’ancien agent du Mossad, Ben Zygier, incarcéré arbitrairement dans une prison israélienne pour l’empêcher de parler.
Dans une cellule d’un quartier désert de la prison de Salé 2 se trouve un homme qui a été placé à l’isolement total par la DST, la police politique marocaine. Aucun autre détenu ne peut le voir, et encore moins lui parler. Il est sous la surveillance constante de plusieurs matons, des fonctionnaires de la prison choisis par la DST et qui se relaient constamment pour le suivre partout, même quand il fait ses besoins.
Il s’agit de Hicham Rabja. Il est originaire de Fès et a été enlevé par la DST à l’aéroport Mohammed V de Casablanca en 2007.
Selon des sources proches de sa famille, qui ne peut s’exprimer publiquement par peur de représailles de la centrale d’Abdellatif Hammouchi, Rabja a passé trois ans et demi dans la prison secrète de la DST à Témara (transférée depuis à Aïn Aouda grâce à la gracieuse et bienveillante aide financière américaine).
Comme tous les « hôtes » de Témara, Hicham Rabja a été gardé au secret et torturé pendant tout son séjour.
Pour ne pas le relâcher dans la nature, Rabja à été « incrusté » dans le dossier du groupe d’Amgala, cette obscure histoire d’armes cachées dans cette partie du Sahara et qui devaient être introduits au Maroc.
Selon un proche de Rabja, alors qu’il était déjà dans la prison secrète de Témara, Hammouchi et ses services l’ont nommé « chef » du groupe d’Amgala et l’ont transféré jusqu’à Bouarfa où il a été officiellement « arrêté » en 2010.
Présenté devant le tribunal militaire, il a été condamné à 26 ans de prison.
Depuis, il aurait perdu la raison et souffrirait de graves troubles psychologiques. Mais il n’a jamais cessé de crier au complot et de jurer qu’il est innocent.
Pour quelle raison ce traitement de faveur a été réservé à Hicham Rabja à la prison Salé 2 ? Ses proches assurent que la DST veut éviter à tout prix qu’il ne commence à raconter qu’il a été présenté comme chef du groupe d’Amgala alors qu’il était détenu dans la prison secrète de Témara depuis plus de trois ans. Et par conséquent, il était impossible pour lui d’avoir été le chef ou l’organisateur de quelque trame que ce soit.
A l’ère du ministère de la justice et des libertés (sic), ce jeune détenu, déjà « jugé » et condamné, n’a pas le droit d’appeler sa famille ni même de lui écrire une lettre.
DEMAIN, 26/02/2012

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