Le chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane a cru bon d’étaler sa «science» sur la guerre au Mali et le dossier du Sahara occidental face aux médias français RFI, TV5 et le Monde. Son mot d’ordre ? L’Algérie est responsable de tout. Rien que cela !
L’islamiste Abdelilah Benkirane a donc profité de l’occasion pour signifier à son roi qu’il est bien dans sa cour et que son gouvernement, aussi islamiste qu’il soit, n’en a pas moins intériorisé la rhétorique makhzenienne qui consiste à casser de l’Algérie pour être dans les bonnes grâces de sa majesté.
Benkirane a donc utilement fait la «récitation» apprise par cœur par tous les acteurs politiques marocains.
Morceaux choisis : «Tout le monde sait que le Sahara est marocain et que, dans le cadre de l’autonomie, on pourrait trouver une solution. Et si l’Algérie décide de régler ce problème, en une journée c’est réglé». A la bonne heure !
Tout le monde ne sait pas que le Sahara est marocain, bien au contraire, aucun texte ni aucun document officiel de ; l’ONU ne reconnaît la souveraineté du royaume sur le Sahara y compris chez ses alliés français et américains.
Des paroles en l’air qui ont été saisies au vol par le ministère algérien des affaires étrangères qui a rafraîchi la mémoire du chef du gouvernement marocain à ce sujet.
La rhétorique makhzenienne
Dans une déclaration reçue à notre rédaction aujourd’hui le porte-parole du MAE, M. Amar Belani souligne que «Cette vision des problèmes» (celle de Benkirane) qui se pose au niveau de la région «est non seulement réductrice mais elle se fonde sur une argumentation spécieuse et une causalité artificielle».
Et d’ajouter : «Je ne reviendrai pas sur la genèse de la crise malienne, elle est connue de tout le monde. Mais s’agissant de la question du Sahara Occidental, et quitte à le répéter indéfiniment, cette question n’a pas de dimension bilatérale et elle ne relève d’aucune soit disant ancienne logique; Elle relève de la seule responsabilité des Nations Unies et tout le monde sait, et nos frères marocains les premiers, que la question du Sahara Occidental est inscrite depuis fort longtemps sur les tablettes de l’ONU au titre des 16 territoires non autonomes dont le processus de décolonisation».
Déclaration d’allégeance
Le porte parole des affaires étrangères a opportunément rappelé l’«attachement» de l’Algérie à l’application «ferme» de la doctrine des nations unies en matière de décolonisation et son soutien aux efforts de la communauté internationale en vue de la promotion d’une solution fondée sur «l’autodétermination du peuple sahraoui».
Une mise au point cinglante aux allégations du chef du gouvernement marocain, l’islamiste Abdelilah Benkirane qui a cru bon de montrer patte blanche à son roi quitte a débiter des contre-vérités et porter le chapeau à l’Algérie pour tous les conflits qui agitent la région.
Pour cause, Abdelilah Benkirane n’a pas hésité à réduire la question sahraouie à un simple conflit bilatéral» entre son pays et l’Algérie.
Ce qui est évidemment faux puisque l’Algérie fait du strict respect des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité prévoyant un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, son unique credo. Un principe qu’elle observe depuis l’annexion par la force du Maroc de ce territoire en 1975 suite au départ des espagnols.
Mais il est aisé de comprendre la gêne du royaume de ce que l’Algérie, pays voisin, défende contre vents et marées l’option référendaire réclamée par le front polisario. Une option qui fait voler en éclat son «plan d’autonomie» malgré le soutien intéressé des capitales occidentales.
Algérie1.com, 26 fév 2013