Une nouvelle tentative de rapprochement torpillée par les déclarations du Premier ministre marocain

A peine amorcée, une nouvelle tentative de relance des relations entre Alger et Rabat semble déjà vouée à l’échec. La semaine dernière, le secrétaire général du ministère marocain des Affaires étrangères était à Alger. Face aux responsables algériens, il a évoqué la volonté du roi Mohammed VI de renforcer les relations entre le Maroc et l’Algérie en vue de construire un modèle de coopération fondé sur le respect mutuel.
« Le Maroc et l’Algérie ont convenu d’adopter une démarche pragmatique, progressive, mais surtout ambitieuse, pour donner une nouvelle dynamique aux relations bilatérales enclenchées depuis plus de deux ans, au terme d’une visite, mercredi et jeudi à Alger, du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, Nasser Bourita », s’enthousiasmait la MAP, l’agence de presse officielle marocaine, proche du Palais royal.
Entre temps, l’Algérie s’était même abstenue de condamner publiquement le lourd verdict prononcé par la cour de Rabat à l’encontre de 24 militants sahraouis. Mais, ces vœux de rapprochement ont été vite contredits par les déclarations du Premier ministre marocain, Abdelillah Benkirane, aux médias français. Hier, sur France 5, il a expliqué aux journalistes de l’émission « Internationales » que si la France est intervenue au Mali, c’est parce que le Maroc et l’Algérie ne sont pas parvenus à s’entendre. « L’Algérie ne veut pas que le Maroc intervienne, je ne sais plus pourquoi », a dit Abdelillah Benkirane. Autrement dit, l’Algérie porte une grande responsabilité dans l’intervention française au Nord-Mali.
Autre pique adressée à l’Algérie, elle concerne le Sahara occidental : « Tout le monde sait que si l’Algérie décide de régler ce problème, en une journée, c’est réglé. Il s’agit d’une « problématique que l’Algérie a considéré devoir entretenir », a-t-il dit. L’Algérie est également responsable de la persistance de la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays. « Malheureusement, cette affaire du Sahara (occidental), qui appartient à une ancienne logique, envenime nos relations. Le jour où nos frères algériens le voudront, les frontières s’ouvriront », a-t-il affirmé. « Sa Majesté a déjà décidé d’ouvrir les frontières de notre côté », a-t-il ajouté.
Tensions à l’ONU sur la question du Sahara occidental
La semaine dernière, lors d’un débat à l’ONU, les représentants de l’Algérie et la déléguée marocaine ont eu un échange vif sur le Sahara occidental. Mourad Benmehidi « a souligné le caractère unique de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), en regrettant que cette Mission ne comporte aucune composante ‘‘ droits de l’homme ’’ », selon le compte-rendu de l’ONU. « Alors que 25 civils sahraouis ont été jugés par une cour militaire, pour des violences intervenues en relation avec le démantèlement du camp de Gdim Izik, près de Laayoune, en novembre 2010, le représentant de l’Algérie a déclaré que la Minurso n’a pas été en mesure d’évaluer la situation prévalant dans le camp à cette époque », selon la même source.
Réponse de la déléguée marocaine : elle « a demandé une motion d’ordre, en estimant que le représentant de l’Algérie n’avait pas à parler d’une mission de maintien de la paix en particulier. Elle a regretté que le représentant de l’Algérie aborde le mandat de la Minurso, alors que le rôle du C-34 est, selon elle, de traiter de la question générale des OMP », selon le document de l’ONU.
http://www.tsa-algerie.com/diplomatie/une-nouvelle-tentative-de-rapprochement-torpillee-par-les-declarations-du-premier-ministre-marocain_23906.html

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