Pas de preuves, mis à part l’exhibition d’armes sans aucune empreinte et la projection d’une vidéo sur laquelle il n’était pas possible d’identifier un seul des prévenus, pas de trace ADN, mais des prises de vue de certains militants pacifistes de la cause sahraouie aux côtés de Mohamed Abdelaziz, président du Polisario et pour finir des aveux obtenus en détention, « sous la torture » selon les détenus …, pourtant, le verdict tombé dimanche dernier à 3h du matin à Rabat, est très sévère, trop sévère ! Au même titre que la juridiction retenue –le Tribunal militaire permanent des Forces armées royales marocaines, pour ne pas le citer-, l’organisation du procès des militants de Gdeim Izik (El Ayoun) et les nombreuses irrégularités enregistrées en matière de détention provisoire, cette sentence, sans commune mesure avec la nature des preuves produites par l’accusation, ne visait pas à appliquer le droit, mais à faire peur.
C’est la recette que semble désormais vouloir appliquer le palais marocain à la question du Sahara occidental : la gestion de ce dossier par la peur, quitte à recourir à des simulacres de justice. Résultat logique de ces largesses que s’était octroyé la monarchie avec le droit : Neuf militants pacifistes condamnés à perpétuité, quatre à 30 ans de réclusion, huit à 25 ans et deux autres à 20 ans de prison. Enfin deux des accusés ont vu leurs peines déduites à la durée de leurs détentions provisoires.
Nombre d’observateurs ont relevé que l’exploitation par l’accusation des prises de vue de certains militants pacifistes avec le président du Polisario, témoigne, on ne peut mieux, que le procès est bel et bien politique.
MAGHNORD
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