Le directeur d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Philip Luther, a indiqué dimanche que le procès des 24 militants sahraouis condamnés par un tribunal militaire marocain, « ne répondait pas aux normes internationalement reconnues d’un procès équitable ».
« Le procès des militants sahraouis condamnés par un tribunal militaire, ne répond pas aux normes internationalement reconnues d’un procès équitable. Les 24 accusés doivent être traduits devant un tribunal civil avec toutes les garanties des droits de l’homme que cela implique et en aucun cas, ils ne doivent être condamnés à mort », a déclaré ce responsable dans un communiqué.
« Les prisonniers politiques sahraouis sont arbitrairement accusés d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, la formation d’un groupe criminel et d’attaque des fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions régulières », a ajouté M. Luther.
Il a insisté sur le fait que « tous les observateurs internationaux et les représentants d’organisations humanitaires présents au procès ont exprimé le même point de vue : la faiblesse des preuves dans cette affaire ». Pour Amnesty International, le procès des civils sahraouis était « vicié, dès le départ ».
Les accusés ont systématiquement déclaré qu’ils ont été soumis à la torture, y compris la violence sexuelle, pour passer aux aveux.
« De toute évidence, le président de la Cour a refusé d’enquêter sur ces allégations. Les avocats de la défense ont également confirmé l’absence d’empreintes digitales des détenus sur les armes blanches et l’absence de preuves d’ADN », a souligné l’Organisation, affirmant que « de toute évidence, les autorités marocaines doivent savoir que leur abus constants des droits de l’homme à l’encontre des Sahraouis dans les territoires occupés doivent cesser et ne peuvent plus être tolérés ».
Le Tribunal militaire de Rabat a condamné neuf prévenus du groupe des 24 prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik à la réclusion à perpétuité, quatre à 30 ans de prison, huit à 25 ans et deux autres à 20 ans d’emprisonnement.
Le procès des 24 mis en cause dans les évènements du camp de Gdeim Izik, proche d’Al-Ayoun dans le Sahara occidental occupé, avait débuté le 1er février dernier, 27 mois après leur arrestation et leur emprisonnement.
Le Temps d’Algérie, 18 fév 2013
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