C’est déconnectée des réalités économiques et financières mondiales que l’Union du Maghreb arabe (UMA) fête aujourd’hui son 24e anniversaire.
L’intégration économique par le marché du moins, tellement prônée par les précédents dirigeants demeure un voeu pieux et renseigne sur la tétanie qui mine ce bloc, pourtant tellement sollicité par l’Union européenne, par les USA et par la Chine. En fait, le Maghreb se résume à un ensemble de pays qui continuent à fonctionner individuellement face aux grands ensembles mondiaux. Le projet du Grand Maghreb uni qui est déjà vieux de 23 ans pâti finalement de blocages d’ordre politique, notamment de la question du Sahara occidental qui reste irrésolue du fait de l’entêtement du Maroc, affirme le politologue Makhlouf Sahel, maître de conférence à l’Université d’Alger III. Selon ce dernier, seul le règlement du conflit dans le cadre de la légalité internationale et la consécration de l’indépendance du peuple sahraoui pourront permettre à l’UMA de faire correctement face aux grands défis de l’heure. Dans ce contexte vicié par les rivalités, les responsables des cinq pays membres (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie) continuent de se rencontrer périodiquement (UMA) et ne cessent, depuis 1989, de faire du surplace, loin des aspirations des peuples et des potentialités, marginalisant de plus en plus la région au sein de l’économie mondiale.
La Déclaration des chefs d’Etat relative à la fondation de l’UMA, adoptée au Sommet de Marrakech, marque, pour sa part, la volonté des pays membres de traduire dans les faits le rêve des générations maghrébines d’édifier une union viable. Pourtant, la Déclaration des chefs d’Etat relative à la fondation de l’UMA, adoptée initialement au Sommet de Marrakech recommande que l’Union du Maghreb arabe doit être perçue comme étant «une communauté complémentaire… qui coopère avec des institutions régionales similaires, une communauté… participant à l’enrichissement du dialogue international et mettant ses potentialités au service du renforcement de l’indépendance des Etats parties de l’Union et à la sauvegarde de leurs acquis, oeuvrant avec la communauté internationale pour l’instauration d’un ordre mondial où prévaut la justice, la dignité, la liberté, les droits de l’homme et où les rapports sont empreints d’une coopération sincère et d’un respect mutuel». Aussi, le Dr Abderrahmane Mebtoul, expert international, juge-t-il nécessaire, du fait de la densité des rapports culturels que les relations passionnelles entre pays du Maghreb soient transcendées dans le cadre des intérêts bien compris de chaque nation. Aussi, poursuit-t-il, la dynamisation des relations entre ces pays ne sera possible que si les dirigeants ont une vision commune du devenir commun de leur population et des enjeux géostratégiques mondiaux.
A l’en croire, la région peut se muer en un nouveau vecteur de la croissance de l’économie mondiale sous réserve d’une meilleure gouvernance et de son intégration, selon une vision pragmatique et progressive.
L’expression, 15 fév 2013