L’effervescence que vivent l’Afrique du Nord et le Sahel, relègue au second plan une question, pourtant capitale, puisqu’il s’agit de la décolonisation. Le Maroc et ses alliés se frottent les mains, en constatant que le «Printemps arabe» n’a pas eu pour seule conséquence le déclenchement de la guerre au Mali, puisqu’il a participé à faire quelque peu oublier le dossier du Sahara occidental, dont presque personne ne parle. 24 militants sahraouis, qui croupissaient dans les prisons marocaines sans jugement depuis plus deux années, sont actuellement jugés à Rabat par un tribunal militaire, en totale contradiction avec les principes primaires des droits de l’Homme.
Les militants des droits de l’Homme relèvent le caractère illégal et injuste d’un tel procès. Et pour cause, les prisonniers ont été arrêtés dans le cadre d’une grande manifestation pacifique au Sahara occidental occupé qui a consisté en une vaste action de protestations contre les conditions de vie des Sahraouis sous occupation, le groupe de «Gdeim Izik» n’a rien à faire dans un tribunal militaire marocain.
Les amis de la RASD tentent d’attirer l’attention des instances internationales sur ce énième manquement aux règles internationales par le Maroc, mais rien n’y fait. L’ONU, l’UE et autre UA sont sourdes aux appels des militants des droits de l’Homme qui ne réclament en fait que l’application des lois onusiennes sur la décolonisation.
Voilà donc un peuple qui est dans son droit, mais dont on a ravi la liberté et l’indépendance et qui tente pacifiquement de reprendre ce qui lui appartient de droit, mais ignoré par les grands de ce monde. Il aurait fallu peut-être que les jeunes Sahraouis reprennent les armes, pour que la communauté internationale se penche sérieusement sur leur problème. Il faut bien se rendre à l’évidence, les luttes pacifiques ne sont pas toutes entendues. L’Afrique du Sud et l’Inde ne sont, en réalité, que des exceptions. Enfin, de quoi je me mêle ‘ Khelli l’bir beghtah.
Info-Soir, 13 fév 2013