Le procès des 24 détenus sahraouis qui doit se dérouler devant un tribunal militaire marocain “ne répond pas aux normes internationalement reconnues d’un procès équitable” et est “faussé dès le départ”, a indiqué dimanche l’organisation pour les droits de l’homme Amnesty International.
“Le procès de civils devant un tribunal militaire ne répond pas aux normes internationalement reconnues d’un procès équitable.
Les 24 accusés doivent être traduits devant un tribunal civil avec toutes les garanties des droits de l’homme que cela suppose et, en aucun cas, les détenus ne doivent être condamnés à mort”, a déclaré Philip Luther, directeur d’Amnesty International au Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Pour lui, les autorités marocaines doivent également ouvrir une “enquête indépendante et impartiale” sur les événements de Gdeim Izik qui ont eu lieu il y a plus de deux ans”.
Amnesty International a demandé l’ouverture d’une enquête sur les allégations de torture. “La plupart des accusés ont déclaré qu’ils avaient été torturés et maltraités au cours de leurs deux années de détention provisoire (à), certains auraient été contraints de signer des déclarations”, a affirmé l’organisation dans un communiqué dont une copie a été transmise à l’APS.
Quelque 200 Sahraouis ont été arrêtés par les forces marocaines pendant les événements de Gdeim Izik. D’autres arrestations ont également été effectuées durant les mois qui ont suivi les violences, rappelle cette source.
Au cours de sa visite au Maroc et au Sahara occidental en septembre 2012, Juan Mendez, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, a noté que les procureurs et les juges d’instruction marocains enquêtaient rarement sur la torture utilisée pour obtenir des preuves ou des aveux pendant les interrogatoires, mentionne Amnesty dans son communiqué .
Juan Mendez, cité dans le communiqué, a déclaré qu’il existait un écart entre la loi et la pratique et que cet écart devait être supprimé.(Aps)