La cause sahraouie a fortement résonné au sein du Sénat français, resté pendant de longues années sourd aux appels incessants à donner au peuple de cette dernière colonie d’Afrique le droit à l’autodétermination. A l’initiative de l’Association des amis de la RASD/France, un colloque sur le droit des Sahraouis à l’autodétermination a été tenu aujourd’hui au sein du Palais du Luxembourg, endroit hautement symbolique de l’Etat français.
Ce colloque n’a pas manqué de susciter la colère des nombreux partisans du plan marocain d’annexion, ardûment défendu au sein des Nations unies par les différents gouvernements français, qu’ils soient de droite ou de gauche.
Cette rencontre, qui a vu la participation de quelques parlementaires d’Europe Ecologie, a été une occasion pour les amis de la RASD (République Arabe Sahraouie Démocratique, proclamée par le front Polisario en 1976 sur le territoire du Sahara Occidental après le retrait de l’Espagne, ndds) de réitérer leur engagement à soutenir le peuple sahraoui dans son combat pour le recouvrement de son indépendance. Des sénateurs, comme Leila Aïchi des Verts, ont tenu à dénoncer vivement les exactions commises par le Maroc dans les territoires occupés (du Sahara Occidental, ndds) et réclamer la libération des détenus politiques qui se trouvent actuellement dans la tristement célèbre prison de Gdeim Izik au sud du pays.
Les organisateurs du colloque, à leur tête Régine Villemont, présidente de l’Association des amis de la RASD/France, veulent sensibiliser un tant soit peu les sénateurs français afin qu’ils revoient leur position en jouant au moins la neutralité. Mme Villemont reconnaît avoir subi de «fortes pressions» pour renoncer à la tenue de ce colloque. Ainsi, des voix s’élèvent dans cette France qui a toujours été pro-marocaine pour réclamer une position «plus juste et équitable» dans ce conflit.
C’est le cas du sénateur Pierre Galand, président de la Coordination européenne du soutien au peuple sahraoui, qui a clairement demandé au gouvernement de François Hollande de rompre avec la politique de ses prédécesseurs en défendant le droit à l’autodétermination et de cesser d’aider le Maroc au sein des Nations unies. Selon lui, sans l’aide appréciable de la France, le Maroc n’aurait pas pu tenir toutes ces longues années face à la pression grandissante de la communauté internationale.
Il faut dire qu’un pas a déjà été franchi en Europe après la demande des parlementaires suédois à leur gouvernement de reconnaître la RASD. Un exemple que certains parlementaires français veulent selon toute vraisemblance suivre.
Sonia B.
Algérie Patriotique, 3/2/2013