par Bachir Ben Nadji
L’affaire Tiguentourine ou l’affaire In Amenas, c’est selon, a fait couler beaucoup d’encre ou du moins fait claquer les touches des ordinateurs. La presse mondiale, les amis, les ennemis et les soi-disant neutres sont allés à leurs commentaires, reprenant les informations officielles et officieuses qui leur parvenaient du lieu de l’attaque terroriste, de la capitale algérienne, des capitales ayant des ressortissants retenus en otage et des différents pays impliqués ou non dans cet évènement devenu mondial et planétaire, le temps de l’attaque de la multinationale terroriste.
Bien sur, l’Algérie a sa propre presse écrite, parlée et filmée et même électronique, des secteurs public et privé, elle a des amis dans la presse mondiale, des agences de grands pays y sont installées, des journalistes algériens travaillent pour différents titres étrangers, elle a aussi des journalistes, des agences de presse, des titres de la presse mondiale qui ne l’ont pas en odeur de sainteté.
Tous ces gens-là se sont intéressés de très près à l’attaque terroriste de Tiguentourine et à tout ce qu’il y avait autour. Les uns ont pu arriver à In Amenas, donc non loin de l’endroit ou ont eu lieu les faits macabres préparés dans un laboratoire de la nébuleuse terroriste, certains n’ont pu y accéder, mais ont accédés à des informations de seconde main, d’autres se sont contentés des dépêches d’agence ou de sites de la presse électronique, et certains ont repris les mauritaniens devenus champions du monde de «l’info terro» et la «grande télé du Qatar, Al Jazeera». D’autres, faute d’infos crédibles et de première main, se sont spécialisés dans la publication d’avis d’experts de l’anti terrorisme ou «des affaires scabreuses».
C’EST DANS LES MOMENTS DIFFICILES QUE L’ON RECONNAIT SES AMIS
A mes yeux, la MAP (Maghreb arabe presse), l’agence de presse marocaine qui «voue un grand amour à l’Algérie voisine et soeur», a été l’exemple-type du média qui a profité de l’attaque terroriste de Tiguentourine pour s’attaquer, via ses experts, à l’Algérie. Là je ne fait le procès de personne, je ne m’en tiens qu’aux faits et uniquement au faits tels qu’ils figurent sur le fil de cette agence.
Après avoir repris au premier jour de cette attaque terroriste (le 16 janvier 2013) les informations diffusées par sa consœur, l’agence algérienne APS (Algérie presse service), comme l’ont fait l’ensemble des autres médias, utilisé d’autres supports comme les sites de certains journaux ou les télés privées algériennes, la MAP a par la suite entamé la diffusion de son venin en mobilisant ses prétendus experts, analystes et universitaires qui «se sont concurrencés et ligués les uns aux autres» pour nuire à l’Algérie, à son image de marque et à son armée nationale et forces de sécurité. Même les politiques algériens, «le régime» et autre n’ont pas été épargnés.
Un petit détail la MAP écrivait dans plusieurs dépêches, In Amines au lieu d’In Amenas, je ne sais pas d’où ils ont ramené ça !
Ainsi, le lendemain de l’attaque, soit le 17 janvier 2013, c’est un analyste marocain, un certain Mohammed Benhammou qui déclare que «la prise d’otage à In Amenas est la preuve que les terroristes sont «encore» présents et peuvent encore frapper».
Une vraie lapalissade ! Qui a dit que les terroristes ont disparus ?
Cet analyste «zaama» universitaire, chercheur en sciences politiques et spécialiste des questions sécuritaires et des groupes terroristes dans les régions d’Afrique du nord et du Sahel (un titre aussi long qui donne le tournis) a, dans sa déclaration à la MAP, affirmé que «le groupe est intervenu avec des combattants qui sont sur le sol algérien (
) donc le phénomène du GSPC qui a été exporté dans la région et qui a régionalisé le terrorisme algérien n’a pas été éradiqué». Il ajoute que «cette page du terrorisme en Algérie qu’on pensait qu’elle était tournée semble malheureusement ne l’avoir pas été complètement».
Qui c’est qui a dit ou avancé que le terrorisme a été définitivement éradiqué en Algérie, ce n’est pas les valeureux hommes de l’ANP et des forces combinées qui vous le dirons, eux qui sont au quotidien en train de traquer les terroristes dans les poches qu’ils conservent toujours dans quelques maquis du centre du pays (la Kabylie essentiellement), à l’est du pays (Khenchela et Tébessa) et dans certaines autres régions ou ils sont en minorité et n’osent plus montrer leur nez, faute d’être éliminés.
Le Benhammou va vers un autre scénario, celui du déplacement des groupes terroristes du nord du Mali jusqu’à In Amenas. Et là, il juge «très grave» la liberté de mouvement de ces groupes terroristes dans des régions ou «sont disséminées des base de l’armée algérienne, notamment dans la région de Tamanrasset sans être repérés». A ce propos, il avancera que «nous sommes dans une zone désertique difficilement contrôlable, ou il y a une absence totale de l’Etat, mais aussi dans une zone ou il y a une population abandonnée à son propre sort», «nous sommes aussi face à des politiques qui manquent de bonne gouvernance». Quel, culot, quelle ingérence !
Bien sur après son fiel au sujet de cette attaque terroriste à Tiguentourine, le chercheur (de poux sur la tête d’un chauve) ripera son analyse, suivez mon regard, vers Tindouf. Et là, il vous dit que «les camps de Tindouf aujourd’hui représentent un carrefour et un point ou les groupes extrémistes violents et les groupes criminels qui sont actifs dans la région se croisent». Il dira plus et pire que ça, mais ce n’est pas la peine de vous ennuyer avec «son analyse».
La MAP informera le jour même ses abonnés-lecteurs sur les réactions et les inquiétudes des différents pays dont les ressortissants figurent parmi les otages et qui cherchent à avoir des informations sur ce qui se passe dans le champ gazier d’In Amenas.
Avant la fin du premier assaut des forces de l’ANP contre les terroristes à Tiguentourine, un autre universitaire de la MAP est «intervenu» pour dire que «l’arsenal militaire de l’Algérie n’est pas destiné à la lutte contre le terrorisme et ne contribuera pas à la stabilité». Et puis quoi encore, comme dirait M. Abdelmalek Sellal !
La source de la MAP s’appelle Tajeddine El Houssaini, il est professeur des relations internationales à l’université Mohammed V de Rabat. Il est allé jusqu’à dire que «l’arsenal militaire accumulé par l’Algérie n’est pas destiné à la lutte contre le terrorisme mais à se préparer à d’éventuelles guerres traditionnelles face à des armées régulières». Le cinglant démenti est venu des jeunes soldats algériens quelques heures après et ils ont éliminés, en un tour de main, les terroristes venus d’ailleurs, comme ils ont l’habitude de le faire là où danger terroriste se présente (c’est l’armée algérienne qui a vaincu le terrorisme ces dernières années et non des martiens). Quant à l’arsenal, c’est une autre histoire. La stabilité en est une autre aussi (no comment).
Ce prof des RI vous dit mieux. Il estime qu’en matière de danger menaçant les ressortissants étrangers que «la situation est d’autant plus préoccupante que les preneurs d’otages considèrent l’Algérie comme relais pour les opérations des forces occidentales dans la région». Il ajoute en affirmant que l’opération prise d’otages est «la première riposte» des groupes extrémistes à l’implication de l’Algérie dans la guerre du Mali.
Et bien sur (pour la deuxième fois), El Houssaini, lui aussi va à Tindouf à travers les risques d’infiltration par la frontière algérienne d’éléments d’Al Qaida ou des groupes extrémistes.
Et de trois ! La MAP rapporte le 17 janvier 2013 qu’un autre expert affirme que «l’Algérie est incapable d’assumer un rôle sécuritaire de premier plan sans une coordination régionale». Lui, c’est Abdelmalek Alaoui, président de l’association marocaine d’intelligence économique qui a fait cette déclaration et d’autres à la MAP. Il souligne selon le rédacteur de la dépêche «qu’au regard de la situation difficile qu’elle traverse, l’Algérie a besoin aujourd’hui de toute la solidarité de ses voisins afin qu’elle puisse assurer un maillage territorial exhaustif sur des zones très vastes». Il préconise aussi, «une concertation sécuritaire entre les différentes forces de renseignement dans la région» et «une coordination de tous les instants» pour lutter contre le fléau du terrorisme.
Et ce Alaoui, va à l’invitation de la MAP à Tindouf en évoquant la fuite des leaders d’AQMI vers les camps de réfugiés, affirmant que «la plupart des spécialistes de la région sont unanimes sur le fait que ces camps sont devenus un terreau fertile pour la gestation du jihadisme et du salafisme. Il ajoute même que se nouent aujourd’hui «des liens entre les membres d’AQMI et les membres du Polisario».
Je ne vais pas vous dire que la MAP a, au regard des développements de l’attaque terroriste et du maintien des otages entre leurs mains, mis au devant toutes les réactions des officiels américains, britanniques, japonais et j’en passe. Le bon et le moins bon, bien sur ! Les pressions, la tension et les relations «tendues», tout passe par la MAP.
Dans la même soirée du 17 janvier 2013, c’est encore un autre expert qui se manifeste comme par enchantement. Ou la MAP est allé trouver tous ces gens-là ? Y-a-t-il un tiroir à experts au niveau de cet agence maghrébine et arabe ?
Il s’agit de Manar Slimi, président du centre maghrébin pour les études sur la sécurité et l’analyse des politiques qui a affirmé que «la prise d’otages dans une région économique vitale sur le territoire algérien révèle au grand jour que la sécurité des frontières Sud et Sud-est du pays est bel et bien infiltrée». Il va plus loin jusqu’à dire que «l’Algérie est dans l’incapacité de contrôler ses propres frontières et ne dispose d’aucun système sécuritaire préventif».
Spécialistes des questions sécuritaires et géopolitiques, ce Manar Slimi remarque au sujet de la prise d’otages que «au moment ou le ministre algérien de l’Intérieur a annoncé (
) qu’il excluait toute négociation avec les groupes terroristes, l’on constate en même temps que son pays manquait d’alternative pour faire face à la situation». Qui vous a dit ça ? Et l’alternative, elle est venue d’où selon vous M. Slimi ?
Ce n’est pas la peine de vous parler d’autres turpitudes de ce chercheur, je vous, non lui, nous emmène à
Tindouf. A ces yeux, «les évènements d’In Amenas confirment les informations véhiculées par les médias espagnols selon lesquelles les camps de Tindouf sont infiltrés par AQMI».
Là, la géopolitique en prend un bon coup de Manar qui constate que «ce qui se passe dans la région de Tindouf jusqu’aux frontières algéro-maliennes montre que la région reste incontrôlable et ouverte aux mouvements terroristes».
La MAP achève son information que ce président de centre maghrébin met en garde «contre les risques de contagion pour les pays voisins dans le contexte de l’approche sécuritaire unilatérale et inefficace adoptée par les autorités algériennes face au péril terroriste qui plane sur toute la zone sahélo-saharienne». Et là, on ne sait pas si c’est Manar Slimi qui parle ou la MAP.
Le lendemain, soit le 18 janvier 2013, les agenciers sont allés fouiner dans l’édition online d’un quotidien algérien pour nous rapporter cette fois-ci la déclaration d’une politologue algérienne sur les limites de la sanctuarisation des frontières algériennes. Ce papier est aux antipodes des assertions des experts et analystes marocains, mais la MAP ne l’a pas loupée pour peu qu’il soit critique.
En fouinant à travers la presse mondiale, la MAP va jusqu’à trouver que le Washington Post a écrit au sujet de la prise d’otages, que «l’armée algérienne est sur la sellette» et que l’image de celle-ci «a été écornée».
Il est également déniché pour l’occasion un éditorial d’un journal canadien, Le Devoir, qui parle de Belmokhtar et de son implication dans l’attaque d’In Amenas, et de son projet d’impliquer l’Algérie dans la guerre au Mali. Il est aussi trouvé par la MAP, un jour plus tard (le 19 janvier 2013) un article du Washington Post qui parle de tension dans les relations entre Alger et Washington en raison de «la posture réfractaire du gouvernement algérien à tout engagement militaire au Mali, visant à débarrasser le partie nord de ce pays des groupes terroristes qui y sévissent». Selon ce que rapporte la MAP, cet article fait le procès de l’Algérie qui a «gâché la stratégie américaine dans la région». Les informations choisies par la MAP, les heures qui ont suivies ont beaucoup plus trait aux préoccupations des capitales étrangères, aux revendications et aux questions à l’adresse de l’Algérie sur «les détails de l’opération qui a conduit à la mort de ressortissants étrangers».
Deux jours sans expert, sans analyste, cela fait beaucoup pour la MAP qui revient avec quelque chose sous la dent l
e 20 janvier 2013. Cette fois-ci c’est le directeur du centre marocain des études et recherches stratégiques, Tarik Tlaty, qui déclare à notre agence de presse du Maghreb Arabe que «la présence de terroristes de différentes nationalités parmi le groupe auteur de l’attaque spectaculaire suivie par la prise d’otages massive sur le site gazier d’In Amenas ( ) prouve que la région est toujours menacée sur le plan sécuritaire».
e 20 janvier 2013. Cette fois-ci c’est le directeur du centre marocain des études et recherches stratégiques, Tarik Tlaty, qui déclare à notre agence de presse du Maghreb Arabe que «la présence de terroristes de différentes nationalités parmi le groupe auteur de l’attaque spectaculaire suivie par la prise d’otages massive sur le site gazier d’In Amenas ( ) prouve que la région est toujours menacée sur le plan sécuritaire».
Il dira à la MAP que «la région pourrait être le théâtre de développements négatifs malheureusement». Au sujet des différentes nationalités dans les groupes terroristes, ce chercheur qui se trouvait à ce moment-là en Algérie, a «rappelé» que le Maroc n’a pas «cessé de mettre en garde contre l’aggravation de la situation sécuritaire dans cette zone».
La MAP qui n’a pas omis de faire état de la position du RCD, parti algérien, face à l’attaque terroriste et à la prise d’otages, a oublié les réactions des autres partis algériens qui ont condamné ce qui s’est passé à Tiguentourine et qui ont salué la bravoure des forces de sécurité qui ont libéré plus de 600 personnes dont des ressortissants étrangers.
La MAP fait le lendemain une lecture de l’article du Financial Times qui parle de «menace sérieuse» qu’induira «la crise des otages» pour l’économie et la société algérienne. (
). Il est dans une autre dépêche également «donné le micro» à un chercheur britannique, spécialiste des questions politiques et sécuritaires nord africaines et aussi professeur d’anthropologie qui parle de «l’instabilité de toute la région d’Afrique du nord et du Sahel» par la faute de l’Algérie. On dirait que cet article a été dicté ou écrit par je ne sais qui ? Suivez mon regard, je ne vise personne, surtout quand il parle du DRS.
Le Financial Times a la côte chez la MAP qui guette les articles traitant de l’Algérie pour les offrir à ses abonnés-lecteurs.
Et encore une fois, bienvenue aux analyses de chercheurs, universitaires et analystes marocains. Ils sont encore une fois revenus le 21 janvier 2013 sur le fil de la MAP qui nous apprend que Mohamed Gharbi, professeur des relations internationales à l’université de Tanger qui affirme que «l’Algérie commet une erreur stratégique en tentant de jouer la carte du leadership dans la région du Maghreb». Quelle trouvaille pour ce chercheur et pour la MAP ?
Notre homme vous dira «qu’en optant pour ce choix, Alger feint d’ignorer le rôle régional, continental et international joué par le Maroc et reconnu par les grandes puissances occidentales, en particulier la France et les Etats-Unis».
Ce Gharbi semble s’offusquer en déclarant que «l’Algérie aspire à délivrer un message à la communauté internationale, à leur tête la France et les Etats-Unis, selon lequel elle se considère comme un pays concerné par les dimensions du conflit au Mali et par l’intervention de la France dans ce pays». Selon cet universitaire, la prise d’otages dont a été le théâtre In Amenas «témoigne de l’incapacité d’Alger de protéger ses frontières malgré les budgets colossaux mobilisés et consacrés au renforcement de son arsenal militaire.
Un autre universitaire, Al Hassan Boukentar, professeur de relations internationales à l’université Mohammed V-Agdal, a fait une autre trouvaille. Il pense et affirme que «la manière avec laquelle l’armée algérienne est intervenue pour libérer les otages met à nu l’échec de l’approche sécuritaire adoptée par Alger pour lutter contre le terrorisme». Et puis quoi encore ? De quoi je me mêle (chkoun qallek chehal essaâ ya Si Mohamed).Il va loin le mec. A vous de juger ! Il a dit que «la manière avec laquelle l’armée algérienne est interférée a suscité la préoccupation des pays étrangers». Selon notre quidam de professeur ni le droit international ni les droits de l’homme n’ont été respectés dans la réplique donnée aux tangos. Et puis quoi encore ? Fallait-il leur envoyer des croissants et des draps propres ?
Le Boukentar pense que l’usage de la force a conduit à un grand nombre de victimes parmi les otages ?! Ne sait-il pas que les otages ont été tués à bout portant par les ravisseurs, ne sait-il pas que certains sont morts du fait de l’explosion des ceintures explosives ?
Pour lui la lutte anti terroriste ne devrait pas se baser sur des approches sécuritaires mais porter sur des approches de partenariat et de coopération auxquelles adhèrent toutes les parties. Il semble même mettre en doute l’expertise algérienne acquise durant les années 1990, ce que reconnaissent les amis et les ennemis dans ce domaine précis. Il a poussé le bouchon plus loin en ayant l’outrecuidance de faire le procès de la gestion médiatique de cette attaque terroriste.
Et sur la question malienne, la MAP en a profité de la conjoncture, et s’en est allée à Bruxelles faire parler un expert belge, en l’occurrence Claude Moniquet qui est président et fondateur du centre européen pour le renseignement stratégique et la sécurité lequel nous assène (c’est de bonne guerre) que «la crise malienne révèle les limites du calcul opportuniste et à courte vue de l’Algérie». Et lui aussi son regard est «dirigé» sur Tindouf, puisqu’il dira qu’«au Maghreb, l’Algérie entretient des foyers de tension comme elle le fait avec le Polisario sur la question du Sahara. Et par rapport aux groupes terroristes comme AQMI, elle essaie de se positionner vis-à-vis de l’occident comme étant le seul pays capable de régler les crises». ET EN VOICI, EN VOILA ! Le rédacteur de la MAP extrapolera en avançant que «pour cet expert dans les questions du terrorisme, le comportement des dirigeants algériens est dû à un double problème : son régime autoritaire et opaque et sa faillite économique et sociale». Et vlan sur la face de l’Algérie !!!
Ce Moniquet que la MAP est allée dénicher pour ses positions violentes vis-à-vis de l’Algérie «observera» que notre pays «n’est pas qualifié à jouer le rôle de leader et de médiateur dans la région». Pour lui, «l’Algérie est en définitif un des pays les plus bloqués de la région», c’est «un pays qui n’arrive pas avec la richesse dont il dispose à assurer le bien être de sa propre population et à emprunter la voie de la démocratie ne peut pas aspirer à être leader dans la région». Et paf sur la face de l’Algérie.
Cependant la MAP n’oublie pas de reproduire (le 21 janvier 2013 au-delà de minuit) le communiqué du ministère des affaires étrangères du royaume dans lequel il est exprimé la solidarité du Maroc contre toutes les menaces sécuritaires et sa condamnation du terrorisme sous toutes ses formes. Et contre «les attaques» de la MAP, c’est quel ministère qui doit exprimer sa
compassion.
Le 22 janvier 2013, la MAP nous assomme avec deux experts.
Le pr
emier, un expert en mouvements islamistes du nom de Mohamed Dharif, également professeur de sciences politiques à l’université de Mohammedia, qui «estime» que «l’idéologie sécuritaire algérienne adopte la même logique que celle des extrémistes et ne prête aucun intérêt à la vie des otages», ceci pour ce qui est de la gestion de la crise des otages à In Amenas par les autorités algériennes. Pour lui, les sécuritaires algériens utilisent une violence plus accrue que celle des terroristes du fait qu’ils aient refusé toute négociation et laissé participer un quelconque Etat étranger «à la gestion de la question sécuritaire interne». Et puis quoi encore ? (dixit M. Abdelmalek Sellal, Premier ministre de la RADP).
emier, un expert en mouvements islamistes du nom de Mohamed Dharif, également professeur de sciences politiques à l’université de Mohammedia, qui «estime» que «l’idéologie sécuritaire algérienne adopte la même logique que celle des extrémistes et ne prête aucun intérêt à la vie des otages», ceci pour ce qui est de la gestion de la crise des otages à In Amenas par les autorités algériennes. Pour lui, les sécuritaires algériens utilisent une violence plus accrue que celle des terroristes du fait qu’ils aient refusé toute négociation et laissé participer un quelconque Etat étranger «à la gestion de la question sécuritaire interne». Et puis quoi encore ? (dixit M. Abdelmalek Sellal, Premier ministre de la RADP).
Le deuxième, c’est Jawad Kerdoudi, un expert lui aussi et président de l’institut marocain des relations internationales qui déclare à la MAP que «la prise d’otages d’In Amenas aura un effet négatif sur les investissements en Algérie», que «le risque sécuritaire sera désormais présent chez les investisseurs étrangers en Algérie ou ceux souhaitant investir dans ce pays». Marhba Sidi, wakha !
Ce Jawad reproche à l’Algérie la brutalité de l’intervention qui a permis de libérer les otages. Rien que cela ! Mais la meilleure je vous la donne en prime : M. Kerdoudi, a «dans le contexte de la crise au Mali et la recrudescence du risque terroriste dans la région du Sahel, plaidé pour une alliance maroco-algérienne pour lutter contre le fléau du terrorisme». Aywaywa !
Enfin, la MAP se fait porte-parole de beaucoup de pays dont l’Australie qui s’inquiète pour la sécurité de ses ressortissants travaillant dans le secteur minier. Les chercheurs-experts ou rédacteurs-militants de la MAP ont fouiné et trouvé le 22 janvier 2013 un article sur le Newsweek/Daily Beast de Washington qui évoque la crise malienne en relevant que «l’Algérie se trouve désormais dos au mur après l’opération de prise d’otages dans le complexe gazier d’In Amenas, et devra se départir de sa posture réfractaire à toute participation dans les efforts visant à débarrasser le Mali des groupes terroristes qui y sévissent». Rien que cela.
Le Newsweek/Daily Beast a, selon la MAP, intitulé son édito «la poudrière algérienne» veut que l’armée algérienne s’implique plus dans la lutte contre AQMI. Il est aussi, indique la MAP, comparé l’Algérie à «une poudrière démographique», observé que les ressources des hydrocarbures ne génèrent qu’un nombre limité d’emplois, et que «le secteur touristique tarde à prendre son essor à cause de l’insécurité et du refus du régime à ouvrir le pays aux étrangers». La MAP sait choisir les plus
beaux extraits de cet édito et des différents autres articles de la presse mondiale. Il en est ainsi de ce qu’a publié mardi dernier (22 janvier 2013) le quotidien d’expression arabe «Al Arab» qui parait à Londres et qui pense que «l’attaque d’In Amenas dévoile l’échec de l’approche algérienne en matière de lutte anti-terroriste». Et de le citer quand il dit que «cet échec devra amener l’Algérie à payer cash plusieurs de ses positions et approches».
La MAP qui a trouvé que ce journal souligne que le bilan de l’intervention des forces armées a été sanctionné par un lourd bilan (?). Nos «amis» rapportent ce qu’a écrit The Guardian le 23 janvier 2013 surtout qu’il est dit que «l’attaque d’In Amenas vient témoigner de l’impasse politique dans laquelle l’Algérie se trouve piégé». la MAP ne rate rien de ce qui se dit sur l’Algérie tant en arabe, en anglais ou en français.
Cette agence qui a fait une fixation sur In Amenas est même allée s’entretenir et interviewer un expert français, le professeur Charles Saint-Prot, directeur de l’observatoire d’études géopolitiques qui «affirme» que «l’opération d’In Amenas a bien écorné l’image de l’Algérie prétendue championne de la lutte anti terroriste». Cet expert a été questionné sur tout ce qui a trait à notre pays et ce qui tourne autour du Mali, mais lui aussi plonge sur Tindouf en plaidant «pour une vue globale des problèmes de sécurité au Sahara et au Sahel» et souhaite «qu’il faut cesser de fermer les yeux sur le double jeu de ceux qui affirment être contre le terrorisme et sponsorisent parallèlement des groupes d’activistes liés aux narcotrafiquants comme le Polisario».
Il est même rapporté que l’Italie déconseille à ses ressortissants de se rendre dans les zones limitrophes algériennes limitrophes du Mali, et que l’Espagne réitère ses recommandations à ses ressortissants d’éviter de se rendre aux camps de Tindouf suite
à l’attaque d’In Amenas.
Dans toutes ces analyses et expertises, rien n’a été laissé au hasard, ni le sécuritaire, ni le militaire, ni le politique, ni l’économie.
La MAP a au nom du professionnalisme et de la
liberté d’expression, de la démocratie aussi et de tout, mobilisé et ratissé large (et peut être payé cher) pour trouver des gens qui cassent du sucre sur l’Algérie sœur
en des moments difficiles. Et là il n’y a pas eu de marocains otages ni victimes. Et s’il y en avait eu qu’aurait fait la MAP, ce n’est pas la peine d’imaginer.
Le comble dans tout cela, figurez-vous bien que la MAP et ses experts ont parlé de tout le monde, d’Aqmi et des autres groupes terroristes, mais n’ont pas soufflé un mot sur le MUJAO. Allez savoir pourquoi, un de ces jours la MAP nous le dira certainement. Attendons pour voir.