Dans le but de donner un caractère international à son intervention au Mali, la France a sollicité la participation du Nigeria et du Sénegal. Dans cette entreprise, le Maroc a été écarté. Pourtant, ce pays est connu pour sa participation active dans toutes les incursions françaises en Afrique. D’autant plus que Rabat a multiplié les appels à lui donner un rôle au moment où les événements s’accéléraient pour le Mali malgré que le Maroc est loin d’être concerné par la situation qui prévaut dans cette région.
Ecarté par l’Algérie dans le règlement de ce conflit, le Maroc a tout fait pour s’impliquer à travers la propagande médiatique, les déclarations des officiels marocains dans les réunions internationales et la multiplication des fausses opérations de démantèlement de groupes islamistes.
« La stabilité au Sahel ne peut être garantie sans une forte implication du Maroc », « Insécurité au Sahel : Le Maroc le plus susceptible de jouer le rôle de stabilisateur », »Maroc: la « poudrière » du Sahel, thème dominant à l’ouverture de MEDays », « Terrorisme dans la zone sahélo-saharienne : le Maroc unique alternative crédible face à l’impéritie de l’Algérie ». C’était les titres de la presse marocaine deux mois avant la visite tant attendue du président François Hollande en Algérie.
Au Conseil de Sécurité, le Maroc, lors de sa présidence de tour, a tout fait pour aboutir à l’envoi de troupes étrangères militaires au Mali. Quelles sont les raisons qui se cachent derrière ce volontarisme marocain qui s’adonne au rôle recherché par la France?
Les fins connaisseurs du Maghreb savent pertinement que la politique étrangère marocaine est conditionné par le conflit du Sahara Occidental. Le point de faiblesse marocain dans ce litige qui date de 37 ans a été dévoilé par l’ancien Envoyé Spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental, Peter Van Valsum, lorsqu’il a déclaré que « la légalité se trouve du côté du Front Polisario ».
Pour combler cette méchante faille, le Maroc jouissait du soutien inconditionnel de Paris. En contrepartie, les services rendus pour sauvegarder l’intérêt de la France en Afrique. Dans ce contexte, le Maroc n’a pas hésité depuis 1977 à participer dans les opérations françaises au Congo, en Côte d’Ivoire et en Lybie contre Gadhafi.
Mais au Mali, malgré les cris de Rabat, la France a décidé de se passer des services du Maroc. C’est un indice d’un nouveau positionnement français dans le conflit sahraoui. Une donne que Rabat s’applique à cacher par tous les moyens.
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