Le Sahara en voie de devenir un des vieux conflits

Quarante ans de guerre et d’entêtements
Le Front Polisario et le Maroc ne parviendront pas à une solution négociée de sitôt. En désaccord depuis 1975, les deux parties qui ont brisé cette tradition conflictuelle par des pactes conclus sous l’égide de l’ONU, n’arrivent toujours pas à l’essentiel : la solution politique et négociée, mutuellement acceptable qui donne le droit à l’autodétermination au peuple du Sahara occidental, tel que mentionnée par les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité. En dépit des efforts de la communauté internationale, l’avenir semble incertain pour le Sahara. 
Il faut dire que la nouvelle dynamique créée par le médiateur américain Christopher Ross a permis de mettre le gouvernement marocain au pied du mur. Mais la démarche de l’ONU se heurte non seulement à l’attachement du Maroc à son plan d’autonomie qu’il accorderait aux « provinces du sud » mais aussi à l’indifférence des puissances occidentales qui ne désirent guère se dresser ni contre le Maroc ni contre le Front Polisario et ses soutiens dont l’Algérie. Avec une improbabilité de retour aux armes qui, si elle se concrétise, mettrait toute la région dans le chaos, le statu quo reste maitre de lieux.
 
La solution pour le Maroc et ses alliés au sein de l’Occident notamment la France ne peut être que dans la préservation du territoire du Sahara conquis militairement après le retrait de l’ancien colonisateur l’Espagne. L’enjeu est vital pour le Makhzen. On pourrait dire que sa survie dépend de ce dossier. C’est pourquoi, le roi Mohamed VI et dans chacune de ses sorties réitère avec force et détermination le serment de «la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Maroc». Fort de ses soutiens et de sa puissance militaire, il ne compte guère s’ouvrir au référendum qui, à coup sûr, sera en sa défaveur.
Face à lui, le Front Polisario, lui aussi fort de soutiens de plus de 70 Etats reconnaissant la Rasd et du Droit international qui lui est favorable reste déterminé à mener son combat jusqu’au bout. C’est d’ailleurs ce qu’a affirmé son leader du Polisario Mohamed Abdelaziz : «après 40 ans de lutte, nulle marche arrière n’est permise». Message claire et net !
Alors, chacun est dans la légitimité de s’interroger sur l’issue de cette bataille qui a débuté par les armes et qui se poursuit par la négociation. Mais même si le statu quo reste apparent, il ne faut pas négliger les changements de taille qui se multiplient et dans la région et dans le monde. De plus, l’Occident et les pays nord-africains n’ont pas intérêt à voir un autre foyer de tension, déjà que le Sahel est en voie d’être incontrôlable. 
Bonne nouvelle quand même : le Front Polisario renouvelle sa disposition à coopérer avec l’ONU pour une solution négociée permettant «la décolonisation du Sahara occidental».
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