La faiblesse de la position du Makhzen dans la question du Sahara Occidental a été dévoilée par la visite au Maroc du premier ministre français Jean-Marc Ayrault. Les autorités marocaines ont peur que la France privilégie son rapprochement avec l’Algérie au détriment du soutien apporté au Maroc dans le conflit du Sahara Occidental. En effet, la prochaine visite de François Hollande en Algérie a suscité des craintes à Rabat. Cet état d’âme n’est pas passé inaperçu par le premier ministre français qui a tenu à les rassurer. « Rabat n’a rien à craindre d’un dialogue plus étroit entre Paris et Alger”, a-t-il dit dans une interview accordée au journal marocain Le Matin, le quotidien royal par excellence.
M. Ayrault a ajouté que “c’est une évidence que la France doit avoir de bonnes relations avec l’Algérie et ça ne pose aucun problème que le président (Hollande) effectue une visite en Algérie et au peuple algérien”.
Comme dans les photo-romans, la femme jalouse a besoin d’explications sur les fréquentations de son mari. Même le souverain marocain n’a pas caché cette “crainte” puisqu’il n’a pas manqué lui même de se féliciter, après l’audience accordée au chef du gouvernement français, de “la qualité du dialogue stratégique établi entre le Maroc et la France et qui se décline en une concertation fructueuse entretenue entre le Roi et le Président français François Hollande” qui va “culminer, au début de l’année prochaine, par la visite d’Etat au Maroc du président français”.
Pourtant tout le monde sait qu’il très improbable que la visite de M. François Hollande en Algérie fasse changer la position de la France sur le Sahara Occidental. La sensibilité marocaine à cet égard traduit une sérieuse faiblesse d’un Etat qui prétend être une puissance régionale.