Près d’une soixantaine de militants sahraouis des droits de l’homme sont détenus actuellement dans cinq prisons marocaines et 650 autres sont toujours portés disparus ou séquestrés par les forces d’occupation marocaines, a-t-on appris dimanche à Alger auprès d’un responsable du Front Polisario.
Selon la même source, 56 prisonniers sahraouis sont détenus dans les prisons de Tiznit, d’Aït Melloul, de Kenitra et de Salé au Maroc, et dans la prison Negra à El Ayoun, dans les territoires occupés du Sahara occidental.
Ces militants sahraouis sont détenus dans les prisons marocaines pour des accusations « à tort et contraires aux lois et usages internationaux », a indiqué ce responsable, qui déplore les tortures déjà dénoncées par des observateurs étrangers.
Plus de 21 observateurs internationaux ont été expulsés des territoires occupés par le régime marocain qui applique sa politique du black-out sur les territoires occupés, visant à dissimuler ses crimes perpétrés contre le peuple sahraoui, a-t-on rappelé de même source.
un parlementaire français appelle la France à ne plus opposer son droit de veto
Le parlementaire français issu du Parti socialiste, M. Hervé Féron, a appelé dimanche à Alger son pays à ne plus opposer son droit de veto au Conseil de sécurité de l’Onu sur l’élargissement du mandat de la Minurso à l’observation des droits de l’homme.
« J’ai demandé, dans une lettre adressée au président François Hollande, à ce que la France ne fasse plus valoir son doit de veto à ce sujet (élargissement du mandat de la Minurso), lors de la prochaine réunion du Conseil de sécurité de l’Onu en avril prochain », a indiqué M. Féron à la clôture de la 3ème conférence internationale d’Alger sur le thème « Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui ».
Il a rappelé à ce propos que, « sous l’ère de l’ex-président français, M. Nicolas Sarkozy, la France avait fait valoir son droit de veto à deux reprises au Conseil de sécurité de l’Onu pour empêcher l’élargissement du mandat de la Minurso », précisant que « 99% des Français n’étaient pas au courant de cette décision ».
Le député français, qui a visité il y a trois mois les camps de réfugiés sahraouis, a indiqué, en outre, que le président du Sahara Occidental, M. Mohamed Abdelaziz, lui avait exprimé son « grand espoir » de voir le président Hollande, qui entamera une visite de travail, le 19 décembre à Alger, « faire un signe ou émettre une petite phrase, mais énorme de sens, sur la question sahraouie ».
M. Féron a, en outre, relaté sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis où il avait entendu des témoignages « bouleversants de femmes sahraouies courageuses, dont les hommes ont été enlevés, enfermés et torturés dans les geôles marocaines ». Il a indiqué avoir vu dans ces camps « un peuple fier qui ne demande pas la charité, mais la justice et le respect du droit à l’autodétermination conformément aux résolutions de l’Onu ». « J’ai été épaté par le degré d’organisation de la société sahraouie dans tous les domaines notamment en matière d’éducation, de santé et de solidarité », a dit M. Féron, ajoutant que « c’est un peuple qui se prépare ainsi fièrement à choisir librement son avenir et à s’autodéterminer ».