Un journal mauritanien dénonce les liens de Sahara Media avec le Maroc

Abdallahi Ould Mohamdi

Abdallahi ould Mohamdi, directeur de la dénommée agence de presse Sahara Media a été mis a nu par le journal mauritanien Al Bayane dans un article sous le titre de « Abdallahi Ould Mohamdi, journaliste amateur ou ambassadeur du Ministère des Affaires étrangères du Maroc en Mauritanie ou représentant du service de renseignement marocain dans la région ».
Selon cet article, Ould Mohamdi, après plusieurs échecs dans la presse, il a décidé de travailler pour les services secrets marocains.
Entre 1986 et 2003, il travailla pour le quotidien arabophone édité à Londres, Al Sharq Al Awsat, dont les accointances avec le Maroc ont été dévoilées par Hicham Al Mandari, opposant marocain (ayant un lien de parenté avec le roi Mohammed VI) mystérieusement assassiné en 2004 en Espagne. A cause de son manque de professionnalisme, Abdallahi a été viré du journal londonien malgré ses relations avec son directeur, Abderrahman Rached.
Avec la chaîne de TV NBC, il n’a pas dépassé le stade d’essai et grâce à un intermédiaire marocain, Ould Mohamdi a pu, en 1999, rejoindre Aljazeera, mais en 2005, la chaîne qatarie a décidé de se passer de ses services.
C’est à ce moment-là qu’il intervient avec l’argent fourni par ses amis marocains pour donner un coup de pouce à l’agence de presse en ligne Sahara Media, devenue, depuis, une tribune de propagande marocaine dont les livraisons sont gratuites.
Ould Mohamdi communique directement avec Yassine Mansouri, directeur de la DGED marocaine (Service d’espionnage extérieur), à travers son ami Mohamed Khabchi qui a occupé plusieurs postes à Dakar, Nouakchott, Allemagne et Rabat et son travail est directement lié à Hafid Bakkali, correspondant de la MAP expulsé de Nouakchott par les autorités mauritaniennes en 2011.
Abdallahi, ajoute Al Bayane, peut être considéré comme l’un des espions les plus efficaces grâce à Sahara Média, entreprise financée par le Maroc et dont les employés ont profité de stages de formation au Maroc et dans les territoires occupés du Sahara Occidental. L’une des missions de cette pseudo agence sera la surveillance de près de tous les mouvemments du Front Polisario dans le nord de la Mauritanie, promouvoir les soi-disant opposants du Polisario, à l’instar du dénommé Parti Khat Chahid et Mustafa Sidi Mouloud, et lier le mouvement sahraoui à la mouvance terroriste et le trafic des drogues.
Ould Abdallahi coordonne avec Benleghzal, membre du CORCAS, fondateur de la chaîne TV d’El Aaiun et artifice de la dénommée opération de Agjeïjimat qui visait à perturber les travaux du XII Congrès du Polisario à Tifariti. Son activité est guidée par un plan de travail établi par les services secrets marocains à l’aide du bureau de l’AFP à Bamako et de François Soudan, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Jeune Afrique, chargé de tirer sur le Polisario dans ses écrits.
Au niveau de la Mauritanie, Ould Mohamdi a recruté certaines de ses compatriotes pour servir les intérêts du Maroc
parmi lesquels se trouve Jedna Ould Deida spécialement chargé d’articles incendiaires contre le mouvement sahraoui, l’Algérie et même contre la Mauritanie et son armée et a transformé Le Quotiedie de Nouakchott en une section de l’agence Sahara Media.
Al Bayane rappelle l’interview donnée par Abdallahi au journal espagnol La Vanguardia dans laquelle, se faisant passer par un expert en terrorisme, il accuse l’Algérie de prolonger le conflit du Sahara Occidental et le Polisario d’accointance avec le terrorisme et le trafic de drogue, deux arguments souvent avancés par le Maroc pour défendre ses prétensions expansionnistes.
Par conséquent, ajoute le journal mauritanien, il n’est pas étonnant que, dans la société de Nouakchott, Ould Mohamdi soit considéré comme l’ambassadeur du Royaume du Maroc en Mauritanie, pour ne pas dire ambassadeur de Yassine Mansouri, le patron des services de renseignements marocains.
Al Bayane, 14 Nov 2012

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*