Quand on joue au colonialiste il faudrait en avoir tous les moyens. Le Makhzen ne les a pas, ou croit les avoir par procuration, à tort. Il en est, de surcroît, aux méthodes archaïques d’occupation armée, avec tout ce que cela engendre comme charges sur des finances publiques près de la banqueroute et des attentes populaires insoutenables. De plus ses soutiens ne semblent pas apprécier ses écarts et son arrogance. Cela lui a été signifié à la suite de son outrecuidante décision de «retrait de confiance» à l’émissaire des Nations unies sur l’affaire du Sahara occidental, Christopher Ross.
Confiant d’avoir des amis hauts placés dans le concert des nations, le roi Mohammed VI a cru pouvoir se permettre d’être arrogant, sur un dossier toujours pendant en matière de droit international. Il a dû se convaincre qu’il lui était loisible de singer l’Etat sioniste, sans mesurer la distance qui le sépare du modèle qu’il a pris pour exemple.
Défier l’ONU n’est pas permis à un «indigène». On a pu dès lors deviner le chagrin royal quand, avalant sa dignité, le monarque a dû se résoudre à recevoir celui dont il ne voulait pas et dont il avait cru se débarasser sans coup férir. Remis à sa place, le roi doit commencer à avoir des doutes. Lui qui doit se dire qu’il avait tout fait pour maintenir les bonnes grâces des maîtres. Le fait d’avoir été aux avant-postes de la guerre contre la Libye et contre la Syrie n’a pas beaucoup joué dans la balance.
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