Rabat dans le collimateur de l’ONU

Pour la énième fois, Rabat a reporté, mercredi, le jugement par un tribunal militaire des 24 civils sahraouis accusés d’organiser le camp de protestation de Gdeym Izik en 2010 et de la manifestation postérieure à son démantèlement par la force.
Selon les juristes internationaux déplacées à Rabat pour assister en tant qu’observateurs, les autorités marocaines n’ont pas fixer de nouvelle date pour le procès de ces sahraouis par les autorités marocaines accusé d’assassiner, manifestation non autorisée, destruction de public ou de l’utilisation d’armes et d’explosifs.
Un certain nombre d’évènements importants pourraient être à l’origine de la décision marocaine. D’un côté, la question en débat, actuellement au Conseil de Sécurité, sur l’implication de la MINURSO dans la surveillance du respect des droits de l’homme au Sahara Occidental. Débat qui sera soutenu par le rapport publié cette semaine par le rapporteur de l’ONU, Juan Mendez, qui accuse le Maroc de faire usage de la torture lors des interrogatoires « Chaque fois qu’il est question de sécurité nationale » et dans laquelle souligne la nécessité d’avoir une entité sur le terrain pour une évaluation exacte de la situation.
Au même temps, Human Rights Watch, deux ans après la décision de Rabat de retirer l’accréditation du correspondant de l’AFP au Maroc, a condamné cet acte et rappelé que « le code de la presse marocaine prévoit des peines de prison pour tout discours qui porte atteinte préjudice à l’intégrité territoriale, expression généralement appliquée au fait de contester la souveraineté revendiquée par le Maroc sur le Sahara occidental. « 
Au mois d’octobre, dans un rapport sur le Sahara occidental destiné au Congrès américain, le Département d’Etat américain avait souligné que le Maroc ne respecte pas les droits de l’homme dans un territoire qui est encore non-autonome pour les Nations Unies. Deux mois plus tôt, le Centre Robert F. Kennedy pour la Justice et les Droits de l’Homme, après une visite aux territoires sahraouis, a demandé l’extension du mandat de la MINURSO en vue de couvrir les droits de l’homme.
Enfin, un détail de grande importance, la visite que l’Envoyé Spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, réalisera, samedi, dans la région en vue de raviver le processus de paix lancé par l’ONU il y a plus de 20 ans. En Avril, dans un rapport adressé au Conseil de sécurité de l’ONU, M. Ross avait accusé le Maroc de ne pas respecter les droits des Sahraouis, d’entraver le travail de la MINURSO et d’intercepter ses communications confidentielles.
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