Maroc : les espoirs fondés sur la crise malienne


Le 25 décembre 2011, les autorités mauritaniennes ont procédé à l’expulsion du chef de Bureau de la MAP (agence de presse officielle marocaine) à Nouakchott, Abdel Hafidh el Baghali, sous les reproches de « se comporter d’une manière non conforme à sa profession ».

Des sites mauritaniens avaient relevé, à l’époque,qu’il dirigeait un réseau d’espions dont des médias mauritaniens en vue « de mobiliser l’opinion publique en Mauritanie en faveur de la proposition marocaine d’autonomie au Sahara occidental” et de publier des billets hostiles au Front Polisario et à l’Algérie.

Faute d’arguments légaux pour justifier son occupation du Sahara Occidental, et pour donner au peuple marocain une image de vainqueur dans ce conflit qui commence à fatiguer les marocains, le gouvernement de Rabat a recours aux magouilles.

Cette méthode semble avoir donné ses fruits en Mauritanie. Cheikhna Ould Nenni, après son limogeage de l’agence de presse offiecielle en Mauritanie a élu domicile avec sa famille à Casablanca.

Dans un pays ravagé par la pauvreté, la cherté de la vie et la sécheresse, et où l’agence de presse gouvernementale, AMI, manque cruellement de moyens, il est très étonnant de voir des agences privées d’information surgir au milieu de nulle part et dont les sources d’approvisionnements et accointances avec AQMI posent des multiples questions. Comme il n’est pas étonnant de voir le directeur de l’une d’elles, Sahara Media en l’occurrence, se présenter chez un journal espagnol comme expert en terrorisme pour accuser les sahraouis.

Même son de glas au Mali, où la misère, le désordre, la corruption et le trafic de stupéfiants règnent en maître et où l’Etat est pratiquement inexistant.

Au Mali, Serge Daniel, correspondant de l’AFP à Bamako s’est présenté aussi dans une interview avec la chaîne France 24 comme expert en terrorisme et n’hésite pas à déverser ses mensonges sur les sahraouis dans des dépêches citant toujours des sources officielles maliennes qui demandent l’anonymat. En particulier lorsque la communauté internationale s’apprête à déployer ses efforts de médiations pour mettre fin à un conflit qui n’a que trop duré.

Le 17 octobre 2012, le porte‑parole de l’ONU, Martin Nesirky a annoncé une nouvelle tournée de l’Envoyé Spécial pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, dans les pays du Maghreb, l’Espagne et la France. Trois jours après, l’AFP annonçait, dans une dépêche expédié par son correspondant à Bamako, Serge Daniel, l’arrivée « de centaines de jihadistes essentiellement de nationalité soudanaise et d’origine sahraouie, en renfort pour faire face à une attaque des forces maliennes et ses alliés ». Comme d’habitude, sans citer le nom de sa « source sécuritaire malienne ». Le lendemain, cette information a été démentie par le MNLA.

« L’arrivée de convois de combattants jihadistes du Soudan et du Sahara occidental est une information archi-fausse. Nous démentons formellement », a déclaré Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, l’un des responsables du MNLA vivant à Ouagadougou.

Il s’agit d’une « intoxication pour intimider les armées internationales qui veulent intervenir dans le nord du Mali », a poursuivi M. Assaleh.

La trace des services secrets marocains dans ces fausses informations est perceptible, des services qui sont déjà accusés d’être derrière la création du MUJAO pour déstabiliser l’Algérie.

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