Le gouvernement allemand dévoile l’implication du Maroc
Le gouvernement allemand a dévoilé hier l’implication du Maroc dans des activités d’espionnage contre la représentation du Front Polisario et des associations d’amitié et de solidarité avec le peuple sahraoui en Allemagne, a-t-on indiqué dans une déclaration de la représentation du Front Polisario à Berlin. C’est le Secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement allemand, Max Stadler, qui a confirmé les soupçons qui pesaient déjà sur les services secrets marocains, indiquant que ces activités d’espionnage ont porté principalement sur la collecte d’informations sur les activités des membres de la représentation du Front Polisario.
Le 15 février dernier, un Marocain de 56 ans a été arrêté à Berlin, soupçonné d’avoir espionné pour le compte des services secrets marocains des membres du Front Polisario résidant en Allemagne, avait indiqué le Parquet fédéral, cité par plusieurs organes de presse allemands et internationaux.
«En plus de l’appartement de la personne interpellée, les locaux d’une association et les locaux et appartements de deux autres inculpés ont été perquisitionnés», au cours d’une opération à laquelle ont participé 60 policiers, avait précisé le Parquet de Karlsruhe (Sud-Ouest), compétent en matière de terrorisme et d’espionnage.
Mohammed B. est «fortement soupçonné» d’avoir livré des informations sur des Marocains résidant en Allemagne, en particulier des sympathisants du Front Polisario, ont indiqué les mêmes sources.
La presse allemande avait également publié l’arrestation d’un autre Marocain et d’autres citoyens d’Afrique du Nord accusés d’espionnage non seulement pour les activités de la représentation du Front Polisario en Allemagne, mais aussi pour les diverses activités entreprises par les membres de la communauté marocaine dans ce pays.
Le Maroc et le Polisario ont entamé une série de négociations sous l’égide de l’ONU depuis juin 2007 après un conflit armé qui a duré 16 ans suite à l’annexion du Sahara par les FAR. Plusieurs blocages ont conduit l’ancien médiateur, Peter Van Walsum, à la démission. Remplacé par l’Américain Christopher Ross, le Maroc a tenté en mai dernier un retrait de confiance à celui-ci. En vain, puisque le secrétaire général de l’ONU avait renouvelé sa confiance à M. Ross.