L’AFP au service du Makhzen

Décidément l’agence France presse (AFP) tente par toutes les acrobaties journalistiques possibles de donner un coup de pouce au Maroc dès qu’il est question de l’Algérie.
Même un match de football entre l’équipe algérienne et son homologue libyenne a été un prétexte pour le correspondant de cette agence de prouver son allégeance à sa majesté le roi pour être dans ses bonnes grâces.
Hallucinant ! On connaît trop bien la position française sur le dossier sahraoui caractérisée par un alignement aveugle sur la thèse autonomiste marocaine. Là n’est pas le propos. Mais de là à rappeler cette ligne de fracture diplomatique entre les deux pays, frères faut-il le souligner, il n’y a qu’un pas que cette agence a allégrement franchi aujourd’hui.
Son correspondant à Rabat qui, manifestement, n’apprécie pas que le royaume offre son hospitalité aux deux autres pays frères – l’Algérie et la Libye – pour un match de foot, s’est laissé aller dans son compte rendu d’avant-match à des commentaires politiques pour le moins déplacés en pareilles circonstances.
Il a clairement voulu déplacer le match du complexe Mohamed V à la frontière algéro-marocaine ! Morceaux choisis d’une littérature d’une propagande de mauvais goût : «Les supporteurs algériens qui attendaient sous un soleil de plomb l’ouverture des portes ont par ailleurs regretté la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays».
Ou encore, «Si cette frontière était ouverte, on compterait des dizaines de milliers de supporteurs algériens pour ce match, a estimé un autre supporter des Fennecs».
Un journaliste hors jeu…
Et enfin pour clore son appel du pied aux autorités algériennes, le « journaliste » reprend ces propos d’un supporter algérien, «Moukhtar, un cuisinier d’Alger», pour qui « cette fermeture est déplorable, les deux pays sont des frères, il faut que cela cesse ».
Le makhzen, va sans doute apprécier cet interrogatoire très politique du correspondant de l’AFP ! Et dire qu’il est question d’un match de foot… A croire que ce reporter de l’agence française a été envoyé spécialement pour glaner ce genre de «déclarations» politiquement très correctes au Maroc, histoire de tirer un peu profit d’un match qui n’engage en rien le royaume.
Dans sa volonté servile de faire le sale boulot, le journaliste s’est emmêlé les pinceaux en écrivant dans sa dépêche que : « L’Algérie a été contrainte par la Fifa de déplacer le match, initialement prévu en Libye, à Casablanca pour des raisons de sécurité ».
Le journaliste a commis une double faute professionnelle. D’abord, c’est la Libye qui a été contrainte en tant que pays hôte du match aller- en raison des conditions de sécurité difficiles dans ce pays et non pas l’Algérie qui reçoit au match retour. Ensuite, c’est la CAF qui a contraint les Libyens et non pas la Fifa qui ne se mêle pas des compétitions gérées par la confédération africaine de football.
Mais, à trop vouloir «bien rendre ses royaux services», le journaliste, s’est sorti de son match. Il s’est donc auto-déclaré hors-jeu dans un match sans enjeu pour le Maroc. Il aura raté aussi une occasion d’assister à une bonne partie de foot en simple spectateur, sans avoir à rendre compte de ce qui ne concerne pas. Théoriquement.

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