Le gouvernement marocain s’adonne depuis quelques semaines à un travail sournois contre l’Algérie au sein des structures de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Selon une source diplomatique proche de cette organisation maghrébine, le gouvernement dirigé par l’islamiste du PJD, Abdelillah Benkirane, multiplie les tractations auprès de ses homologues tunisien et libyen afin de les convaincre d’inscrire à l’ordre du jour du prochain sommet de l’UMA un projet de résolution sur l’obligation des Etats membres d’assurer la libre circulation des personnes par toutes les voies (terre, air et mer).
Il est clair comme l’eau de roche que ce projet de résolution vise directement le gouvernement algérien qui refuse, depuis plusieurs années, d’accéder à la demande maintes fois exprimée par les dirigeants marocains de rouvrir la frontière terrestre avec notre voisin de l’ouest. Hormis la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc, aucune autre bande frontalière entre les Etats membres de l’UMA n’est fermée. N’arrivant visiblement plus à donner des gages de confiance pour que cette bande frontalière soit rouverte, le gouvernement marocain sollicite, selon toute vraisemblance, l’aide de ses «nouveaux alliés» d’Ennahda tunisien et du gouvernement libyen. «Le Maroc agit de cette manière en désespoir de cause», estime notre source.
En butte à des difficultés économiques graves, le gouvernement marocain cherche une réouverture rapide des frontières avec l’Algérie dans le but de relancer le commerce de tous bords. Les discussions bilatérales engagées entre les deux Etats sur le sujet risquent de prendre du temps, ce qui n’arrangerait pas le Maroc. Mais selon notre source, cette démarche a très peu de chance d’aboutir. Car «l’Algérie refuse qu’une question bilatérale soit traitée dans un cadre multilatéral». C’est aussi une question de souveraineté. Dans une déclaration récente, le Premier ministre marocain, Abdelillah Benkirane, mettait comme préalable à la construction de l’UMA la réouverture de la frontière avec l’Algérie.
Il estimait ainsi que le sommet de l’UMA, prévu avant la fin de l’année en cours en Tunisie, «sera de pure forme» sans le règlement de cette question frontalière avec l’Algérie. Le roi Mohammed VI n’avait nullement évoqué cette question des frontières lors de son discours du trône, lui qui en fait son cheval de bataille depuis 2005. Du côté algérien, une source diplomatique, dans une déclaration à une agence étrangère, sous le sceau de l’anonymat, a remis les pendules à l’heure en réaffirmant le caractère «exclusivement bilatéral» de cette question des frontières.
Sonia B.
Algérie Patriotique, 11/08/2012
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