Un militant du Mouvement du 20 février a été condamné à deux ans de prison ferme et à une forte amende par la chambre pénale de la cour d’appel d’El Hoceima (nord du Maroc) pour «obstruction sur la voie publique» et «incitation à l’attroupement illicite», a-t-on appris, vendredi, auprès d’une organisation des droits de l’homme.
Mustapha Bouhanni, président de l’Association des artisans du Rif (nord du Maroc) et membre du Forum nord-marocain pour les droits de l’homme a été condamné dans la nuit de mercredi à jeudi à deux ans de prison ferme et à 100.000 dirhams d’amende (environ 10.000 euros), a précisé un membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH). Il s’agit du troisième membre du Mouvement du 20 février à être condamné lourdement, ces derniers jours, par les tribunaux d’El Hoceima suite aux manifestations sociales qui se sont déroulées dans les localités de Beni Bouayach, Imzouren et Boukidan notamment en mars dernier, ajoutet-on de même source. Il y dix jours, Abdelhalim Bekkali, 32 ans, membre du Mouvement et secrétaire général de la section locale de l’Association marocaine des diplômés chômeurs avait été condamné à quatre ans de prison ferme et à 100.000 DH d’amende pour avoir participé à des «manifestations non autorisées», «occupation de lieu non public» et «appel à des manifestations».
Lors du même procès, un autre militant du Mouvement, Abdelhalim Ettalii, 23 ans, a été condamné à deux ans de prison ferme pour les mêmes motifs. Le Mouvement du 20 février, un rassemblement de jeunes d’obédiences idéologiques différentes, est né dans le sillage des révoltes dans plusieurs pays arabes, pour réclamer des changements démocratiques au Maroc. Il tire son appellation de la date des premières marches, pour revendiquer notamment l’instauration d’une monarchie parlementaire et l’adoption d’une constitution démocratique.