MADRID – Le représentant du Front Polisario en Espagne, M. Buchraya Beyoun, a indiqué que le rapt des humanitaires européens (deux Espagnols et une Italienne) dans les camps de réfugiés sahraouis était motivé par des considérations politiques et non financières.
Les ravisseurs visaient (à travers leur acte) à « isoler le peuple sahraoui et à le soumettre à la famine et la misère », a estimé M. Beyoun dans une interview à l’agence de presse espagnole (EFE), reprise lundi par l’agence de presse sahraouie (SPS).
Les auteurs du rapt voulaient « porter atteinte aux Sahraouis et donner l’impression que les camps constituent un danger pour les familles d’accueil et les travailleurs humanitaires et les bénévoles », a-t-il ajouté.
Le diplomate a en outre exprimé le soulagement et la joie du Front Polisario après la libération des deux Espagnols, Ainhoa Fernandez et Enric Gonyalons, et de l’Italienne Rossella Urru. M. Beyoun a, par ailleurs, exhorté la communauté internationale à oeuvrer pour une solution pacifique au conflit du Sahara occidental, appelant le gouvernement espagnol à « diriger le processus de paix ».
Imputant à Paris et à Rabat la responsabilité de l’arrêt des négociations depuis des mois, le représentant du Front Polisario en Espagne a averti qu’ »à défaut d’une solution pacifique et devant la réduction des aides humanitaires destinées à subvenir aux besoins fondamentaux des Sahraouis, ces derniers n’auront d’autre choix que la solution armée ».