Le représentant spécial du secrétaire général des Nation unies pour l’Afrique de l’Ouest a déclaré, jeudi, que le règlement de la crise au Mali passe avant tout par l’installation d’un gouvernement représentatif.
Tarek Hafid – Alger (Le Soir)– L’Organisation des Nations unies fait du dialogue une «priorité» pour le retour de la stabilité au Mali. «La promotion d’un dialogue nécessaire, d’une part entre les Maliens pour mettre au point une feuille de route de sortie de crise, notamment en vue d’organiser des élections présidentielles, et d’autre part pour garantir le recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali par le dialogue», a affirmé, jeudi, Saïd Djinnit, le représentant spécial de Ban Ki-moon pour l’Afrique de l’Ouest, lors d’une conférence de presse animée au Palais des Nations de Genève.
Djinnit a estimé «incontournable » l’installation d’un gouvernement représentatif, rapporte l’Agence presse service. Il rappelé à ce titre l’appel des pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à l’installation d’un gouvernement d’union nationale incluant toutes les parties. Cependant, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU n’écarte pas l’option militaire. «Même si le dialogue est la priorité, une action militaire n’est pas à exclure», a souligné Saïd Djinnit. Selon lui, la situation sécuritaire reste très préoccupante du fait de «l’arrivée, suite au conflit en Libye, de grandes quantités d’armes et de personne étrangères ».
Pour l’heure, les organisations terroristes contrôlent toujours la quasi-totalité du large territoire du Nord. C’est dans cette zone qu’étaient détenus les otages espagnols Enric Gonyalons et Ainhoa Fernandez Rincón ainsi que l’Italienne Rossella Urru. Kidnappés le 23 octobre 2011 dans un camp de réfugiés sahraouis, près de Tindouf, ces trois otages européens ont été libérés, mercredi, et ont pu rejoindre leurs pays d’origine via le Burkina Faso. Selon un responsable du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) cité par l’AFP, cette libération est intervenue après le versement d’une rançon de 15 millions d’euros. Cette même source a évoqué la libération d’un «moudjahid» emprisonné en Mauritanie.
Cette nouvelle affaire pose une nouvelle fois la problématique du versement de rançon. Le Mujao, organisation terroriste particulièrement active, notamment contre les intérêts algériens, dispose déjà d’une trésorerie conséquente du fait de son implication dans le trafic de drogue international. En lui versant 15 millions d’euros, l’Italie et l’Espagne auront contribué au renforcement de ses capacités en hommes et en armes.
Le Soir d’Algérie, 21/07/2012